« C'est minable, c'est dangereux, c'est irresponsable et ça ne marche pas », a estimé le ministre de la Santé, Olivier Véran, ce mardi, au sujet des propositions que disent avoir reçues, la veille, plusieurs gros influenceurs pour dénigrer le vaccin Pfizer.
Parmi eux, Léo Grasset, vulgarisateur scientifique aux 1,17 million d’abonnés sur Youtube, indique sur son compte Twitter avoir été contacté par une agence de communication, lui proposant, moyennant finance, de poster des messages mettant en cause le vaccin Pfizer. « C'est étrange. J'ai reçu une proposition de partenariat qui consiste à déglinguer le vaccin Pfizer en vidéo. Budget colossal, client qui veut rester incognito et il faut cacher la sponso »
Dans la foulée, deux autres influenceurs ont affirmé avoir reçu la même proposition : Sami Ouladitto, humoriste, 400 000 abonnés sur YouTube et « Et ça se dit Médecin », interne à Marseille, 84 000 d’abonnés sur Instagram.
MDR je viens de recevoir sur Instagram une demande de partenariat rémunéré genre 2000€ la story pour décrédibiliser le vaccin Pfizer-BioNTech (genre dire des effets indésirables graves, etc.) . Si vous voyez ce genre de post chez des "influenceurs méfiez-vous.
— Et ça se dit Médecin (@ecsdmed) May 20, 2021
« On m’a proposé 2 000 euros pour une story instagram de 30 secondes », indique sur BFMTV, Amine, interne derrière le compte « Et ça se dit Médecin ». Et les directives de l’agence sont claires, les influenceurs doivent expliquer à leurs abonnés que « le taux de mortalité des personnes vaccinées avec Pfizer est presque trois fois supérieur par rapport à ceux vaccinés par AstraZeneca », selon les captures d’écran du mail envoyés à Léo Grasset, alias Dirty Biology.
Le Youtubeur était également invité à susciter le questionnement de son audience, avec une rhétorique toute trouvée : « Pourquoi certains gouvernements continuent activement la vaccination Pfizer qui est dangereuse pour la santé ? » Le mail fournissait documents et arguments « scientifiques » clé en main.
Une stratégie russe ?
La société de communication à l’origine de la demande de partenariat, Fazze, reste très mystérieuse. « Un tour sur Google Maps montre que l’adresse que Fazze indique sur son site n’est pas à elle. L’adresse, qui ressemble à une boîte postale, est d’ailleurs partagée - ou a été partagée - par 177 entreprises, dont Fazze ne fait pas partie. Sur Linkedin, Fazze n’a qu’une employée, qui affirme avoir fait des stages pour des entreprises russes auparavant », indiquent nos confrères de Numerama.
Et en effet, ces méthodes de désinformations ne sont pas sans rappeler la stratégie digitale russe. « L’agence Fazze reprend la plupart des arguments que le compte officiel du vaccin Sputnik V partage sur Twitter », ajoute Numerama. Pfizer, contacté par l'AFP, n'a pas réagi.
Pour Olivier Véran, « les Français sont largement majoritaires à souhaiter le vaccin aujourd'hui et je ne crois pas que des velléités visant à essayer de faire de la communication négative soient de nature à (les) détourner de la vaccination ». Interrogé sur le fait de savoir si ces propositions pouvaient venir de Russie, le ministre de la santé a répondu : « Je n'en sais rien, je ne me permettrais pas de faire des hypothèses. »
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