Depuis le 1er janvier dernier, toute nouvelle personne souhaitant s’inscrire comme donneur volontaire de moelle osseuse doit être âgée de 18 à 35 ans inclus, rappelle l’Agence de la biomédecine (ABM) qui lance une grande campagne de recrutement.
Une décision sous-tendue par le bilan positif de l’ABM, même si seulement 16 300 nouveaux donneurs ont été inscrits en 2020 dans le registre France Greffe de Moelle. « Notre objectif était d’en inclure 20 000, note Emmanuelle Cortot-Boucher, directrice générale de l’ABM. Cette diminution est liée au fait que la procédure en ligne sur le registre a été suspendue entre la mi-mars et début juillet. Malgré cela, avec 321 121 donneurs inscrits sur le registre fin 2020, nous sommes très au-delà des objectifs fixés par le plan ministériel 2017-2020 pour la greffe de cellules souches hématopoïétiques ».
L’âge du donneur, un critère de réussite
L’ABM a ainsi contribué à une évolution importante dans l’intérêt des patients en attente d’une greffe de moelle osseuse. Désormais, l’âge limite pour l’inscription sur le registre France Greffe de Moelle est fixé à 35 ans contre 50 ans auparavant. De fait, dans le choix d’un greffon, le critère le plus important (après celui de la compatibilité) est celui de l’âge du donneur : plus celui-ci est jeune, plus la greffe a de chance d’être réussie. « Cette évolution permet d’allonger le temps pendant lequel les candidats au don restent inscrits sur le registre, assure Emmanuelle Cortot-Boucher. Ils en sortent une fois l’âge de 60 ans atteint. En y entrant plus jeune, ils ont plus de chance d’être appelés pour aider un malade ». Cette évolution a été préparée par l’ABM, approuvée par la Société française de greffe de moelle et de thérapie cellulaire. Elle a été également été discutée avec les associations de patients.
Une nouvelle campagne de communication
L’ABM souhaite inclure en 2021, comme les années précédentes, au moins 20 000 nouveaux donneurs sur le registre France Greffe de Moelle. Pour cela, l’agence lance une grande campagne de recrutement de donneurs. La diminution de l’âge limite pour l’inscription au registre France Greffe de Moelle l’a conduite à repenser son approche de communication pour convaincre les jeunes de rejoindre les rangs des donneurs volontaires.
Depuis le 22 mars, une campagne grand public, fondée sur un film, est diffusée en ligne. D’avril à septembre, un dispositif de mobilisation sera proposé autour de nouveaux contenus digitaux : vidéos, podcasts, publications sur les réseaux sociaux et collaboration avec des influenceurs. En septembre la campagne se clôturera à l’occasion de la journée mondiale pour le don de moelle osseuse. Enfin, cette année, l’ABM sera en première ligne pour préparer, avec le ministère de la Santé, le prochain plan ministériel pour le prélèvement et la greffe de cellules souches hématopoïétiques. Pour cela, elle organisera à la fin du premier semestre, un temps de concertation avec toutes les parties prenantes : professionnels de santé, sociétés savantes, associations de patients et partenaires institutionnels.
Malgré la crise sanitaire, l’activité de greffe de cellules souches hématopoïétique est restée stable. En 2020, 1 009 greffes ont été réalisées auprès de patients pris en charge en France (contre 1 002 en 2019). « Ce résultat, nous le devons notamment à la mobilisation des équipes de soins : centres donneurs et équipes de greffes », souligne Emmanuelle Cortot-Boucher. Ces équipes qui prennent souvent en charge des patients en situation d’aplasie ont, en effet, l’habitude de porter une grande attention aux risques viraux.
« Le maintien de l’activité de prélèvement et de greffe est aussi lié aux unités de sang placentaire que nous avions en stock et qui nous ont permis de proposer des greffons à tous les patients, même dans les périodes où les conditions de transport étaient les plus difficiles », précise-t-elle. Le nombre de greffes réalisées en 2020 avec les unités de sang placentaires est, d’ailleurs, en augmentation de 14 % par rapport à 2019. « C’est un enseignement majeur de cette crise : nous avons absolument besoin des unités de sang placentaire qui sont conservées dans notre réseau », confie Emmanuelle Cortot-Boucher. Le maintien de l’activité de greffe de cellules souches hématopoïétiques a également été rendu possible grâce au recours à la cryopréservation de greffons provenant de l’étranger. Une technique permettant de limiter les aléas liés au transport de greffons dans le contexte sanitaire actuel.
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