Après l’évaluation des niveaux d’exposition aux perturbateurs endocriniens via l’analyse de cheveux, Générations futures s’est plus spécifiquement penchée sur les concentrations de glyphosate dans les urines de 30 volontaires. Résultat : 100 % des échantillons analysés par le biais du test ELISA présentent des traces de cette substance active herbicide. « La concentration moyenne de glyphosate trouvée dans les 30 échantillons était de 1,25 ng/ml d’urine, soit 12,5 fois la concentration maximale admissible pour un pesticide dans l’eau de 0,1ng/l », souligne l’association. Dans 29 des 30 échantillons analysés, ce seuil était dépassé.
Bien qu’il s’agisse ici d’une « enquête exploratoire » et non d’une étude scientifique en bonne et due forme, « ces résultats témoignent d’une contamination significative », considère François Veillerette, directeur et porte-parole de Générations futures. Pour son rapport « Glypho 1 », l’association a pris soin de faire appel au laboratoire allemand « Biocheck », lequel a participé à l’étude URINALE mesurant l’exposition au glyphosate dans les urines de plus de 2 000 Allemands, avec le même test ELISA. Des traces du produit avaient été retrouvées dans les urines de 99,6 % des participants. Ce laboratoire a également conduit des recherches similaires dans les urines de 48 eurodéputés en mai 2016 qui présentaient toutes des teneurs détectables de glyphosate.
Niveaux de toxicité
En comparant les résultats bruts des analyses, « non rapportés à la quantité de créatine des échantillons », Générations futures constate des résultats aux tests « comparables » ou « proches » de ceux de l’étude URINALE ou de l’enquête réalisée auprès d’eurodéputés. « On ne peut que conclure à une exposition complète de la population, ce qui nous inquiète beaucoup au regard des propriétés toxicologiques du glyphosate », déclare François Veillerette. Bien que ces travaux « signent » une exposition, « on n’a pas non plus de valeur corrélée à une toxicité car il n’y a pas de recherche en ce sens, ni de valeur normative », en matière de teneur en glyphosate dans les urines, reconnait-il. Mais « si l’on veut avoir une approche de santé protectrice, il faut mettre ce produit de côté pour ne pas faire courir un risque à des millions de personnes », insiste François Veillerette.
Initiative citoyenne
Alors que la Commission européenne doit faire une nouvelle proposition aux États membres concernant le maintien ou non de l’autorisation du glyphosate, Générations futures veut maintenir la pression en invitant les candidats à la présidentielle à prendre position sur ce sujet. L’association entend également contribuer à mobiliser les Français dans le cadre de l’initiative citoyenne européenne contre le glyphosate. Quelques semaines après son lancement, 630 000 signatures ont été comptabilisées, avec un seuil déjà atteint dans trois pays (Autriche, Belgique, Allemagne) et à plus de la moitié dans plusieurs états dont la France (38 850 signatures). « Il nous faut atteindre au minimum 55 500 signatures, et ce, avant l’été 2017, vu le calendrier de l’UE pour la ré-autorisation du glyphosate », indique l’association.
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