LE QUOTIDIEN – Le débat sur le PLFSS se focalise sur l’ampleur des déficits et la dette. Auriez-vous souhaité des mesures plus volontaristes pour engager le redressement financier ?
Dr JEAN-MARIE ROLLAND – Cela fait des années que l’on parle de PLFSS de transition ! Cette année, la situation est particulière : la réforme HPST s’est installée lentement en 2010. Les ARS [agences régionales de santé] n’ont que quelques mois d’existence, la réorganisation de l’hôpital n’a pas encore porté ses fruits, il n’y a pas eu de modification dans la distribution des soins. Dans ce contexte, ce PLFSS est un bon budget mais un texte assez ordinaire, je dirais « banalisé », en attendant les effets concrets de cette réforme structurelle. N’oublions pas qu’on peut espérer des gains d’efficience importants, et donc des économies, grâce à la loi HPST, avec la régionalisation, les coopérations hospitalières… Mais il faudra changer de braquet.
Des syndicats ont demandé que le PLFSS supprime définitivement certaines dispositions de la loi HPST jugées humiliantes et inapplicables comme l’autorisation de vacances ou le contrat santé solidarité obligatoire (mesures seulement suspendues). Que leur répondez-vous ?
Dès que le PLFSS est fini, je m’attaque au bilan d’application de la loi HPST, qui sera examiné en séance au mois de décembre. Sur ces deux mesures suspendues, il y a eu sans doute un malentendu avec les médecins. Ces derniers doivent aussi mesurer les exigences des élus et des usagers en matière d’accès aux soins. En ce qui concerne la médecine de ville, il faut attendre le rapport Hubert, la reprise de la vie conventionnelle. La période est plutôt à la pédagogie et au dialogue, il n’est pas question de charger la barque des médecins. Moi qui vois beaucoup de généralistes ruraux, je suis conscient de leurs difficultés d’exercice, de leur saturation de travail, de l’incapacité parfois à trouver un remplaçant ou un successeur, des exigences des patients, des tracasseries. À ce sujet, un ONDAM général à 2,9 % en période de disette, qui garantit la hausse du C, c’est un signe exceptionnel !
Le PS accuse le gouvernement d’accélérer les transferts de charges vers les complémentaires et de « privatiser » progressivement le système
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N’exagérons pas ! C’est mon neuvième PLFSS et celui qui a été le plus calme en commission. Pour répondre au PS, nous avons des preuves qui attestent que notre système reste, et de loin, un des plus protecteurs du monde, mais aussi un des plus coûteux.
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