38 ans après la loi Veil

La bataille pour l’accès à l’IVG se poursuit

Publié le 21/01/2013
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Crédit photo : S Toubon

SOUS UN FROID polaire, accueillies par Claude Bartolone, président de l’Assemblée Nationale et Claude Evin, directeur de l’Agence Régionale de Santé d’Ile-de-France dans les locaux de la maternité des Lilas, Marisol Touraine et Najat Vallaud-Belkacem ont égrené les mesures susceptibles de lever les obstacles à la pratique de l’IVG. « Je suis fière d’avoir fait voter la gratuité de l’IVG. Il y avait des freins financiers dans l’accès à ce droit, mais il subsiste des freins territoriaux », rappelle d’emblée, Marisol Touraine. Consciente que le remboursement à 100 % ne réglera pas tous les problèmes, la ministre de la Santé a annoncé également une augmentation de 50 % de la rémunération de l’acte d’IVG. Une nouvelle bien accueillie par les médecins, avec un bémol du Dr Marie-Laure Brival, directrice du centre d’orthogénie des Lilas : « Il reste un gros problème sur la formation initiale, avec un désengagement des médecins. Attention aussi à une dérive du "tout médicament". On ne peut pas parler de vrai choix s’il existe une restriction de l’accès aux blocs opératoires ».

Bataille idéologique

Le nombre de centres qui pratiquent l’IVG chirurgicale diminue. En Seine Saint-Denis, de 2008 à 2011, le département est passé de 115 sites à 103 sites, sans que la disparition des établissements soit systématiquement compensée par une prise en charge des IVG médicamenteuses en ville (1). Avec une activité de 1 053 IVG en 2012, Les Lilas reçoivent souvent les appels désespérés de femmes qui ont tenté une prise en charge dans 4 ou 5 autres centres, sans résultat.

Face à une telle situation, Najat Vallaud-Belkacem souhaite élargir le débat : « On parle beaucoup de l’accès à l’IVG, mais il y a aussi une bataille idéologique à mener. » En cause, les sites Internet, avec un discours anti-IVG bien rodé. Préoccupée par l’éducation à la sexualité, la ministre des Droits des femmes prépare une circulaire pour fin janvier. Son but ? Améliorer l’information de la jeunesse dans nos établissements scolaires.

Les Lilas, une maternité qui donne le choix

Les batailles, le personnel des Lilas en a mené quelques-unes. Après bien des remous sur son avenir, et une lutte en 2011 pour sauver l’établissement, menacée notamment pour sa non-conformité aux normes de sécurité, la création d’un nouveau site se prépare. L’Agence régionale de Santé a approuvé l’an dernier le projet, mené avec le groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint Simon, dans le cadre du renforcement de l’offre de soins périnatale de l’Est parisien.

En février 2013, Les Lilas poseront leur première pierre à quelques centaines de mètres de la maternité actuelle. Une victoire qui conforte Christine Bouffard, sage-femme coordinatrice du centre d’orthogénie, dans son attachement à l’état d’esprit de la maternité : « Nous nous sommes battus pour les accouchements, mais aussi pour le centre d’orthogénie. Nos patientes sont les mêmes à des moments différents de leur vie ». Sûr que l’équipe continuera à assurer des séances d’éducation à la sexualité pour les élèves de 4e et 3e de la commune.

 CHRISTINE COINTE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9211