PLUS DE trois-quarts des Français peinent à dissocier les aliments « bons pour la santé », tels les fruits et légumes, des « aliments santé », produits industriels possédant une allégation santé, selon une étude de l’Université Pierre et Marie Curie. L’enquête menée entre janvier et mars 2011 comportait un volet qualitatif (600 personnes) et un volet quantitatif (140 personnes).
Les résultats montrent que si la moitié des consommateurs déclarent savoir ce qu’est un aliment santé, à peine un sur 3 arrive à les identifier spontanément. Parmi les aliments les plus représentatifs des aliments santé, ils citent les fruits et les légumes (78 %) avant les produits enrichis en acides gras oméga 3 (71 %) et les produits riches en fibres ou en vitamines (67 %).
Parmi les personnes interrogées, 80 % pensent que la consommation des aliments santé portant des messages tels que : « Aide à lutter contre le cholestérol », « bon pour le transit », « renforce les défenses naturelles » peut avoir un impact non négligeable sur la santé et ont confiance en leur efficacité. La consommation est d’abord motivée (46 % des personnes interrogées) par le désir de conserver une bonne santé. En revanche, lorsqu’ils sont confrontés à un problème de santé précis, seulement 19 % ont recours aux aliments santé. Ainsi ceux qui présentent un facteur de risque ciblé par ce type d’aliments, comme le cholestérol (13 % de l’échantillon) ne consomment pas plus d’aliments santé que la moyenne.
Réagissant à cette étude, le Pr Marie-Christine Favrot, cancérologue et conseiller à l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), prévient : « Un aliment santé ne traite en aucun cas une maladie ou ne la prévient ». Elle a aussi mis en garde contre le risque de « surdosage », par exemple en calcium, en cas de consommation cumulée d’aliments enrichis et de compléments alimentaires. Ces produits sont désormais surveillés par l’ANSES, qui reçoit 1 à 2 déclarations d’effets indésirables par semaine, a-t-elle précisé. « Il n’y a pas de carences en France, a encore insisté le Dr Favrot, sauf dans des groupes de population extrêmement défavorisée qui n’ont pas de quoi acheter des aliments santé ou des compléments alimentaires ». Selon elle, la réglementation européenne sur les allégations santé devrait contribuer à assainir les messages donnés aux consommateurs. « Toute allégation suggérant un effet thérapeutique devrait être interdite », a-t-elle indiqué. Les allégations santé suggérant une réduction de risque ou des effets sur le développement des enfants « seront examinées au cas par cas ». Seulement un tiers de ces allégations devraient être acceptées.
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