Le taux de fécondité de la France, le plus haut d’Europe, n’a pas été impacté par la crise économique débutée en 2008 et se maintient à 2 enfants par femme, selon l’édition 2015 du portrait social de la France, publié aujourd’hui par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE).
Les pays du sud – Grèce, Espagne et Portugal – ont en revanche connu une baisse de leurs taux de fécondité de 0,18 enfant par femme ; ils ne sont plus qu’à 1,3 enfant par femme. En dehors de la France, seule l’Allemagne semble insensible à la crise, avec un taux de fécondité de 1,4 enfant par femme, stable depuis 2005.
Les pays anglo-saxons lourdement impactés
Le Royaume-Uni et l’Irlande forment, avec la France, le trio de tête des pays les plus féconds d’Europe. La crise a néanmoins lourdement impacté les taux de fécondité des deux pays anglo-saxons. Les experts de l’INSEE notent une corrélation entre la baisse de la fécondité et le repli du revenu disponible réel par habitant. C’est notamment le cas au Royaume-Uni, où la baisse de la fécondité (-0,08 enfant par femme) peut être mise en regard avec la baisse de 14 % du revenu par habitant, alors même que le chômage a peu progressé.
Il y a également un changement des comportements. Alors qu’en France, l’âge auquel les femmes ont un premier enfant n’a que peu évolué entre 2005 et 2013, l’INSEE fait remarquer qu’il a augmenté plus rapidement qu’auparavant dans les pays du sud de l’Europe et au Royaume-Uni depuis 2008.
On évoque souvent les politiques familiales pour expliquer la résistance du taux de fécondité français. Cette affirmation est à nuancer selon l’INSEE, qui précise que « le Royaume Uni, l’Irlande et l’Italie, qui ont connu les plus fortes hausses de leurs dépenses à destination des familles sur la période, n’ont pas évité des baisses notables de leur fécondité ».
Les dépenses de santé impactées par la crise
En Europe, les dépenses de santé dans le produit intérieur brut, qui étaient jusqu’ici en progression, se sont stabilisées, voire ont diminué suite à la crise de 2008. La France et l’Allemagne constituent toutefois des exceptions. Ces deux pays, s’étaient engagés plus tôt que les autres dans un processus de maîtrise de la dépense d’assurance-maladie, et se distinguent par un taux de croissance de la dépense de santé par habitant en volume qui reste positif. L’inflexion de la dépense de santé a été nettement plus soudaine et prononcée entre 2009 et 2011 pour la Grèce, l’Irlande et le Portugal.
Ces réductions des budgets ont été réalisées via des coupes budgétaires, la régulation de la demande de soins (augmentation des franchises et/ou baisse de la couverture) et la réduction du coût des soins (baisse de prix des produits de santé et contraction des effectifs).
Conséquence sur les restes à charge des ménages
Cette réduction des dépenses n’est pas sans conséquence pour les restes à charge qui ont évolué de manières très divergentes d’un pays à l’autre. « Ils sont restés stables en France, au Royaume-Uni et en Allemagne, explique l’INSEE, en Italie et en Espagne, la crise a inversé un mouvement de moyen terme de baisse des restes à charge. Dans d’autres pays comme l’Irlande, ou le Portugal, son impact sur le reste à charge semble décalé ou plus ambigu. »
Au Portugal, par exemple, le reste à charge des ménages atteignait 26,1 % de la dépense de santé en 2000, et a dépassé 31 % en 2012. Le reste à charge est resté stable en France où il représente environ 7 % de la dépense de santé depuis 2000.
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