PLUSIEURS RAISONS plaident pour que la France donne un « nouvel élan » à sa politique de prévention, estiment les rapporteurs de l’avis du CESE. À l’image du constat dressé par la Cour des comptes, puis par des députés (le « Quotidien » de lundi), les rapporteurs de l’avis, qui sera examiné aujourd’hui en séance plénière, plaident pour une clarification du principe de prévention. Doit-on se satisfaire de la persistance des inégalités sociales et régionales d’accès à la santé alors que les indicateurs de santé sont globalement bons ?
« Les leviers existent » pour mettre en œuvre une politique de prévention plus efficace, assurent les rapporteurs. Il faut tout d’abord agir sur le développement de la recherche, en épidémiologie notamment et tirer parti des potentialités ouvertes par les nouvelles approches comme en neurosciences ou en télémédecine. Il faut clarifier les financements pour les budgets alloués au curatif et au préventif :5,9 milliards d’euros ont été consacrés à la prévention en 2010 auxquels s’ajoutent des dépenses estimées à 5,7 milliards et comptabilisées au titre du curatif. Enfin « nous devons agir sur notre gouvernance en travaillant à une meilleure définition des compétences et à la coordination de l’action des multiples acteurs nationaux et locaux impliqués ». Le CESE préconise un schéma d’organisation souple, avec un ou deux objectifs annuels prioritaires, sous l’égide du Premier ministre.
La prévention dans le DMP.
Le meilleur moyen de diffuser une culture collective de la prévention est d’impliquer tous les citoyens à chaque étape de leur vie. Les rapporteurs souhaitent que chacun puisse construire un « véritable parcours de prévention » en prenant appui sur des échéances médicales programmées. L’atteinte de cet objectif suppose que la Protection maternelle et infantile et les services de médecine scolaire, universitaire et du travail jouent « pleinement leur rôle » et donc disposent des « moyens nécessaires ». Ce suivi pourrait être également assuré à travers la traçabilité des informations notamment en prévoyant un volet prévention dans le dossier médical personnel (DMP). « Une meilleure prévention passe également par une formation renforcée des différents professionnels de santé sur le sujet ». Les rapportent conseillent d’intégrer la prévention dans les orientations annuelles du développement professionnel continu.
Plus généralement, l’efficacité des politiques de prévention suppose de développer des campagnes d’information qui favorisent « une meilleure appropriation des messages de prévention par la prise en compte des aspirations, des réticences voire des refus de la population ».
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