LES SONDAGES SONT FORMELS. La gauche peut remporter toutes les régions. Le PS a pourtant peu de chances de gagner le Languedoc-Roussillon : la liste officielle menée par le Dr Hélène Mandroux, créditée de moins de 10 % des intentions de vote, pourrait même ne pas passer le premier tour. Le duel le plus médiatique de ces élections semble déséquilibré. À main gauche, Georges Frêche, 72 ans, candidat divers gauche depuis son éviction du PS en 2007, président du Conseil régional depuis 2004, à la tête de la communauté d’agglomération de Montpellier, député de l’Hérault à trois reprises et maire de Montpellier de 1977 à 2004. À main gauche toujours, Hélène Mandroux, 70 ans, médecin généraliste qui a succédé à Georges Frêche à la mairie en 2004. Entre les deux, les autres candidats comptent les coups : Raymond Couderc (UMP), Jean-Louis Roumégas (Europe Écologie), René Revol (Front de Gauche), France Jamet (Front national)…
Tout oppose désormais la maire de Montpellier à celui qui l’a adoubée. « Madame Mandroux est une femme affable, sans une once de méchanceté. C’est une maire de proximité mais elle est dans un milieu qui lui est étranger, persifle le Pr Jacques Domergue, député UMP de l’Hérault, qui fut battu par Hélène Mandroux aux municipales de 2004. Le problème est qu’elle n’existe qu’au travers de M. Frêche. Il lui a transmis le pouvoir mais elle ne connaît pas les gros dossiers que Frêche a conservés au niveau de l’agglo ».
Bataille d’honneur.
Le Dr Francis Navarro, chef du service de chirurgie hépato-digestive et de transplantation au CHU de Montpellier, porte un regard bienveillant sur Hélène Mandroux dont il est colistier. « Elle exerce la politique avec ses valeurs de médecin : éthique, loyauté et transparence. Elle ne fait pas de politique politicienne. Surtout, elle a eu un courage indéniable pour se lancer dans cette élection. C’est pour elle une bataille d’honneur ». Conseillère municipale de Montpellier depuis 1983, le Dr Mandroux, médecin de famille dans le quartier populaire de la Paillade, s’est brutalement émancipée. Elle s’est opposée à Frêche sur plusieurs dossiers : l’urbanisation, la gestion du dossier de l’eau. Avant de passer la vitesse supérieure. « Elle a pris sur sa liste d’anciens collaborateurs de Frêche qui le détestent. Cela a entraîné une guerre ouverte », confie un témoin.
Le climat est devenu délétère. Habitué aux dérapages verbaux, Georges Frêche a ajouté à son palmarès quelques insultes à l’encontre de sa rivale. Ces frasques sont loin de pénaliser son auteur. Le milieu médical semble acquis à sa cause. « Beaucoup de médecins vont voter Frêche, assure le Dr Jean-Luc Baron, chirurgien libéral à Montpellier. Même certains médecins que je croise au bloc, pourtant à droite, se demandent s’ils ne vont pas voter pour lui. De l’ensemble des candidats, c’est lui qui a su le mieux répondre aux attentes des médecins. II a notamment promis d’investir dans des projets de pôles et de maisons de santé ».
Le Languedoc-Roussillon est un enjeu national. Les principaux dirigeants du PS soutiennent leur candidate sans que cela ne change rien aux pronostics. « Si Frêche gagne, il restera l’homme fort et le PS ne se régénérera pas, s’il perd, le PS en sera débarrassé », résume Jacques Domergue. Le député UMP est persuadé que le déchirement à gauche peut profiter à la droite en cas de triangulaire. La situation embarrasse Solférino. Un cadre socialiste regrette la tournure des événements : « La solution intelligente aurait été de donner la tête de liste aux Verts. Cela aurait été perçu comme une main tendue et aurait permis à Mandroux de ne pas être en première ligne… ».
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