Le Royaume-Uni intensifie sa campagne de vaccination contre le Covid-19 en administrant, à partir de ce 4 janvier, le vaccin développé par le groupe AstraZeneca et l'université d'Oxford, en plus de celui de Pfizer/BioNTech, déjà injecté à plus d'un million de personnes depuis le 8 décembre. Six hôpitaux disposent de quelque 530 000 doses, avant l'extension attendue de ce programme.
« C’est un moment charnière de notre combat contre cet horrible virus et j’espère qu’il apportera à tout le monde un regain d’espoir que la fin de pandémie soit en vue », a déclaré le ministre de la Santé, Matt Hancock, dans un communiqué.
C'est un Britannique de 82 ans, Brian Pinker, qui a reçu la première injection du vaccin du groupe britannique, approuvé par la MHRA, le régulateur britannique, le 30 décembre dernier. Avec plus de 75 000 morts, le Royaume-Uni est l'un des pays d'Europe les plus endeuillés par le Covid-19 et se retrouve en outre confronté à un variant du coronavirus. Près de 55 000 personnes supplémentaires ont été testées positives en 24 heures, dépassant le seuil des 50 000 pour le sixième jour consécutif, selon les dernières données officielles datées du 3 janvier.
Accessible et pratique
Peu coûteux (environ 2,50 euros la dose), le vaccin AstraZeneca/Oxford a comme avantage d'être facilement stockable, à la température d'un réfrigérateur (contre - 70° pour le vaccin de Pfizer/BioNTech et - 20° pour celui de Moderna).
Le laboratoire et l'université ont publié les résultats intermédiaires de leur vaccin à vecteur adénoviral non réplicatif (adénovirus de chimpanzé) contenant le gène codant pour la protéine Spike (S) du SARS-CoV-2, dans « The Lancet » le 8 décembre : son efficacité globale est de 70, 4 % et aucun cas grave n'a été rapporté dans le groupe des volontaires vaccinés.
Sur les plus de 23 700 volontaires qui ont participé à cet essai, seul un patient à qui le vaccin a été administré a connu un effet indésirable grave « susceptible d'être lié » à l'injection. Il s'agissait d'un cas d'atteinte neurologique rare, une myélite transverse, qui avait motivé l'interruption temporaire de l'essai début septembre.
Des études supplémentaires sont néanmoins attendues pour vérifier des résultats particulièrement favorables obtenus à la suite d'une erreur de dose : le vaccin s'est en effet révélé efficace à 90 % pour des volontaires qui avaient d'abord reçu - par inadvertance, donc - une demi-dose, puis une dose complète un mois plus tard.
Autre incertitude : le vaccin d'AstraZeneca pourra-t-il combattre le nouveau variant du coronavirus ? « Nous pensons pour l'instant que le vaccin devrait rester efficace contre cette mutation mais on ne peut pas en être sûr donc nous allons faire des essais », a indiqué Pascal Soriot, directeur général d'AstraZeneca, au « Sunday Times ». Et d'assurer que de nouvelles versions étaient préparées.
Vaccin déployé aussi en Argentine et en Inde
L'Argentine et l'Inde, deuxième pays le plus touché par la pandémie, avec plus de 10,3 millions de personnes infectées, ont également approuvé son déploiement dans leur pays.
AstraZeneca se dit capable de fabriquer quelque trois milliards de doses de son vaccin à travers le monde en 2021. À titre de comparaison, Pfizer et son partenaire BioNTech ont annoncé 1,3 milliard de doses d'ici à fin 2021.
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