« LE MINISTRE des Solidarités et de la Cohésion sociale prépare et met en œuvre la politique du gouvernement dans les domaines des solidarités et de la cohésion sociale », stipule le décret du 25 novembre dernier relatif aux attributions de ce ministère, qui existe pour la première fois. Pour sa première conférence de 2011, Roselyne Bachelot a tenu à dissiper le flou de la formulation en précisant les six domaines qui lui reviennent.
Parallèlement à la réforme de la dépendance, la ministre s’occupera des personnes âgées et du handicap, domaine que connaît très bien Marie-Anne Montchamp, présidente de l’Agence Entreprises et Handicap, du droit des femmes et de la parité, de la lutte contre la pauvreté – en particulier la mise en place du revenu de solidarité active (RSA) pour les moins de 25 ans –, et de l’économie sociale et solidaire. Roselyne Bachelot a soutenu avec véhémence que « ce ministère est bien aussi le ministère de la famille » ; elle devient par conséquent responsable de la protection de la petite enfance. Enfin, la lutte contre la solitude, décrétée grande cause nationale 2011 par le Premier ministre François Fillon, intègre son domaine de compétences.
Justice sociale.
Roselyne Bachelot s’est ensuite engagée à « encourager l’innovation sociale dans le sens d’une plus grande justice sociale » dans cinq chantiers particuliers. Sur la question de la dépendance, la ministre a confirmé les grandes orientations déjà connues. Après la mise en place des quatre groupes de travail thématiques et d’un site Internet fin janvier pour recueillir la parole de tous les citoyens, des débats seront organisés dans les régions à partir d’avril, dont les conclusions seront livrées au président début juillet et reprises en partie dans le PLFSS de 2012. La création d’une cinquième branche de la sécurité sociale, impliquant une loi organique, devra vraisemblablement attendre l’après-présidentielle. La ministre a précisé que la réforme ne concernerait que les personnes âgés et pas les handicapés.
Roselyne Bachelot entend ensuite faire de la lutte contre la pauvreté et la précarité l’objet de son deuxième chantier, avec un outil majeur : le RSA, étendu depuis septembre dernier aux départements d’outre-mer et aux jeunes de moins de 25 ans. Reconnaissant « bien volontiers » que le RSA jeunes « connaît une montée en charge très progressive et (que) des difficultés existent », la ministre des Solidarités annonce avoir engagé des travaux pour identifier les points de blocage. Elle garde néanmoins bon espoir qu’une évolution favorable se dessine, avec une réévaluation à la hausse du nombre de foyers bénéficiaires fin novembre, actuellement estimé à 5 024 (soit un tiers des objectifs affichés par Martin Hirsch lors de sa création).
Les droits des femmes feront l’objet du troisième chantier, avec la présentation dans quelques semaines d’un troisième plan de lutte contre les violences faites aux femmes, qui devrait aborder des questions nouvelles comme le harcèlement au travail, les mariages forcés et l’excision. Roselyne Bachelot s’engage également à réunir, en collaboration avec le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Santé, Xavier Bertrand, une table ronde pour remédier à l’inégalité professionnelle entre les hommes et les femmes.
Le handicap sera également à l’ordre du jour avec un objectif : l’accessibilité totale d’ici à 2015. Un nouveau pacte national pour l’emploi des personnes handicapées devrait corriger le retard pris en matière d’insertion pour les victimes de handicap psychique.
Enfin, Roselyne Bachelot a annoncé une « politique familiale généreuse », mettant l’accent sur l’émergence de nouveaux modèles familiaux, en particulier les familles monoparentales. Dans le domaine de la petite enfance, la ministre a promis de modifier la procédure d’adoption dans le sens d’une réforme de l’agrément et d’une meilleure sécurisation des procédures d’adoption.
Sur tous ces sujets, Roselyne Bachelot affiche sa volonté de travailler en collaboration avec les autres membres du gouvernement. Et, défendant au passage la loi HPST, de s’appuyer sur des outils territoriaux, en particulier les agences régionales de santé (ARS).
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