« LA SANTÉ n’est pas un luxe ». C’est le message simple qu’a voulu faire passer d’une manière très visuelle Médecins du Monde au matin d’une réunion prévue à l’Élysée avec plusieurs autres organisations non gouvernementales dans le cadre de la présidence française du G20 et du G8 (qui doit se tenir les 26 et 27 mai à Deauville). Limousines-ambulances pour transporter brancards et médecins, vitrines blindées pour présenter des médicaments, stéthoscopes, et vaccins, cartes Vitale Gold, tous les codes du luxe ont été utilisés pour rappeler que, chaque année, plus de 100 millions d’individus basculent dans la pauvreté suite à des dépenses de santé trop lourdes.
Si MDM a voulu mettre l’accent sur l’accès pour tous à une couverture du risque maladie, d’autres, comme AIDES et Coalition Plus, notamment, ont appelé à la mise en place d’une taxe sur les transactions financières, dite taxe Robin, un sujet sur lequel Nicolas Sarkozy s’est montré plutôt rassurant. « On a été rassuré, le président de la République s’est engagé à ce que trois ou quatre pays passent à l’action d’ici la fin de l’année, avec en particulier une taxe sur les transactions financières », a indiqué Guillaume Grosso, directeur de France-ONE. Selon lui, la mise en place d’une telle taxe pourrait se faire « dès novembre », au moment de la réunion du G20 à Cannes.
Faire bouger les choses.
« On espère que, dès Cannes, on aura quelque chose de très concret, non pas un énième rapport », a-t-il poursuivi. Même son de cloche du côté d’Oxfam France, satisfaite que la France et l’Allemagne coopèrent à ce sujet : « C’est ce qui permet aujourd’hui de faire bouger les choses », a déclaré Luc Lamprière, directeur général de l’association. « Ça nous rassure », ajoute Khalil Elouardighi, de Coalition Plus.
L’inquiétude, en revanche, demeure sur l’accès aux génériques en pleine reprise des négociations sur l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et l’Inde. « La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne mènent aujourd’hui au sein de l’Europe une politique désastreuse qui nuit fortement aux médicaments génériques dans les pays pauvres », a souligné Pauline Londeix, d’Act Up-Paris. L’association souhaite la suppression de toute disposition dépassant les accords TRIPS (accords de l’OMC sur la propriété intellectuelle) et demande aux leaders des pays du G8 de « réaffirmer leur soutien aux médicaments génériques ». Le président de la République a promis, selon l’association, « l’organisation d’une réunion interministérielle pour aborder ces questions, assez rapidement ».
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