Arnaud Montebourg n'est jamais avare de formules choc. Ce mardi, devant l'Association des journalistes de l'information sociale (AJIS), le candidat à la primaire à gauche n'a pas dérogé à la règle.
L'ancien ministre de François Hollande est revenu sur sa proposition de créer 5 000 postes supplémentaires par an à l'hôpital pour mieux la comparer avec l'objectif de François Fillon de supprimer un demi-million de postes dans la fonction publique « dont 100 000 à l'hôpital » sur la durée du quinquennat, croit savoir Arnaud Montebourg. « Ça fait 20 000 postes en moins par an quand moi, je dis que les effectifs des hussards sanitaires de la République doivent être renforcés de 5 000 personnes en plus », a jeté Arnaud Montebourg, conscient de la « crise » que vit l'hôpital.
La médecine salariée, mais pas n'importe où
Quant aux « dispensaires du XXIe siècle » qui figurent dans son programme, Arnaud Montebourg y voit « une proposition très populaire. Beaucoup de médecins demandent à être salariés même si tous ne sont pas obligés de faire ce choix ». L'idée est de créer ces « oasis médicales » dans les... déserts médicaux et d'y attirer ainsi les jeunes médecins désireux d'exercer en groupe.
Favorable à la contrainte à l'installation pour les médecins au même titre que pour les autres professionnels de santé, la députée socialiste Catherine Lemorton, porte-parole d'Arnaud Montebourg et présidente de la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale, reste lucide sur les chances de convaincre le corps médical. « En commission, on avait voté à l'unanimité un amendement sur la question, indique-t-elle en référence au controversé conventionnement sélectif. Seuls cinq députés de droite et de gauche ont voté contre. Ils sont médecins... »
La pharmacienne s'interroge au passage sur le coût des maisons de santé libérales, « un demi-million à deux millions d'euros » chacune. « Peut-on continuer ainsi ? », demande-t-elle.
Maintien du tiers payant en l'état
Interrogé sur un éventuel encadrement des dépassements d'honoraires, le candidat ne s'est pas prononcé directement. « Il faudra les plafonner mais ça ne va pas arriver du jour au lendemain », a concédé sa porte-parole Catherine Lemorton. Et le tiers payant généralisé ? « Hors de question d'y revenir. »
Arnaud Montebourg confirme sa volonté de favoriser l'accès à la couverture santé, à la faveur d'une nouvelle mutuelle publique à 10 euros par mois. Le non-recours « de 30 à 40 % » des Français éligibles à la CMU-C et à l'aide à la complémentaire santé a motivé cette création, explique son entourage.
Dans la même veine, Arnaud Montebourg souhaite instaurer une consultation annuelle de prévention remboursée à 100 % par la Sécurité sociale. « L'ambition d'une Sécurité sociale du XXIe siècle doit être d'atteindre une couverture complète de […] soins en matière de prothèses auditives, de soins dentaires et de lunettes », écrit le candidat dans son programme santé.
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