LE QUOTIDIEN - La question de la santé du président de la République doit-elle rester un sujet privé, protégé par le secret médical, ou nécessite-t-elle d’être traitée dans le débat public ?
NICOLAS SARKOZY - Le chef de l’État n’est évidemment pas un citoyen comme les autres. En ce qui le concerne, le secret médical ne peut être absolu : parce que les Français ont le droit de savoir si son état de santé est compatible avec les lourdes responsabilités qui lui sont confiées. Pour autant, dès lors qu’ils sont assurés que le Président de la République est en mesure d’exercer ses fonctions, les Français n’ont pas besoin d’avoir accès à l’ensemble de son dossier médical.
Quels enseignements tirez-vous des événements survenus à cet égard lors des mandats de Georges Pompidou et de François Mitterrand ?
Je n’ai pas à me prononcer sur les événements que vous mentionnez, je ne dispose d’ailleurs pas d’informations suffisantes pour porter un jugement. Mais il est clair que l’époque était encore caractérisée par une pratique du secret pas tout à fait conciliable avec la conception que je me fais d’une démocratie moderne.
Envisagez-vous de prendre personnellement des engagements pour garantir, si vous êtes réélu, la transparence au sujet de l’information sur votre santé ? Estimez-vous devoir revoir les règles de communication telles que vous les avez observées lors de votre premier quinquennat ?
Lors de la campagne présidentielle précédente, je m’étais engagé à publier dès mon entrée en fonction mon état de santé. J’ai strictement tenu cet engagement en le publiant chaque année. Si je suis réélu, je continuerai à appliquer cette règle de transparence.
Pensez-vous que la Constitution soit suffisamment précise pour les cas d’empêchement médical du président ?
Oui. Notre Constitution prévoit, en matière d’empêchement du chef de l’État, une procédure à la fois simple et incontestable : c’est au Conseil constitutionnel, saisi par le gouvernement et statuant à la majorité absolue de ses membres, de constater l’existence d’une telle situation, que l’incapacité soit matérielle (dans le cas où le président serait captif), physique ou intellectuelle. Je pense qu’il est bon de laisser au Conseil constitutionnel cette marge d’appréciation, qui lui permet d’adapter son jugement en fonction des circonstances, par définition toujours exceptionnelles.
En tant que candidat, êtes-vous disposé à fournir des informations concernant votre état de santé actuel ?
Mon dernier bulletin de santé date du mois de septembre, publié sur www.elysee.fr. Les résultats des différents examens auxquels j’ai alors été soumis se sont révélés normaux. D’ici au premier tour de l’élection présidentielle, je ferai publier un nouveau bulletin de santé, afin que les électeurs disposent de toutes les informations nécessaires avant de faire leur choix.
Enfin, s’agissant de la campagne, vous astreignez-vous à des règles d’hygiène de vie ?
Je me suis toujours tenu à une hygiène de vie assez stricte. Je ne sors pas le soir. Je ne bois pas. Je ne fume pas non plus, même si j’ai une faiblesse pour le cigare de temps en temps. Et je fais toujours attention à ce que je mange. Par ailleurs, j’ai une pratique sportive très régulière, cela fait partie de mon équilibre. En campagne électorale, cette discipline est plus que jamais nécessaire.
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