Prévention : ce qui marche, ce qui coince

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Publié le 25/04/2018
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Peut (nettement) mieux faire ! Le robuste volet prévention de la nouvelle ROSP affiche des résultats en demi-teinte au moment où la stratégie nationale de santé place la prévention au premier rang des priorités.   

Désormais, ce volet comprend dix indicateurs calculés (plus deux déclaratifs) contre huit précédemment (tableau ci-contre).

Malgré une campagne d'information auprès des patients et des professionnels, les taux de vaccination contre la grippe sont remarquablement stables « que ce soit chez les sujets âgés de 65 ans ou plus (52,9 %) ou chez les patients de 16 à 64 ans en ALD ou présentant une maladie respiratoire chronique (31,2 %) », toujours très loin des objectifs de 75 %. La CNAM pourra se consoler par la croissance (en valeur absolue) du nombre de personnes vaccinées dans ces populations à risques.   

Autre signal d'alerte récurrent : le dépistage des cancers féminins. Après une baisse de près de trois points entre 2011 et 2016, la part de patientes ayant bénéficié d'un frottis au cours des trois dernières années s'affiche encore en repli de 0,1 point (à 56,8 % contre une cible de 80 %). Idem pour le cancer du sein, le plus mortel chez la femme, avec un dépistage (organisé ou individuel) en érosion de 1,2 point. 

Des effets mesurables sur l'antibiothérapie  

En revanche, la CNAM salue les « résultats encourageants » en matière de dépistage du cancer colorectal, à l'origine de 18 000 décès par an. Le taux de patients de 50 à 74 ans pour lesquels un dépistage a été réalisé au cours des deux dernières années a ainsi progressé de 22,9 % à 29,1 %. Alors que de nouveaux tests immunologiques – plus fiables et faciles d'utilisation – se déploient, la marge de progression pour ce nouvel indicateur est importante, veut croire la Sécu.

Responsable de nombreuses hospitalisations, la iatrogénie médicamenteuse évolue de façon positive mais lentement. Les traitements par psychotropes chez les patients âgés de plus de 75 ans sont en légère diminution (-0,3 point). Autre résultat favorable : le meilleur respect des durées de traitement par benzodiazépines hypnotiques, la prise prolongée de ces médicaments pouvant entraîner des chutes.

L'antibiothérapie affiche les résultats les plus significatifs avec 770  000 traitements évités chez les patients adultes sans ALD. Même constat pour les antibiotiques particulièrement âgés générateurs d’antibiorésistance, avec l'équivalent de 340  000 traitements épargnés.

L.T.

Source : Le Quotidien du médecin: 9660