François Fillon a ouvert le débat sur l’assurance-maladie obligatoire et complémentaire, un peu sur le système de soins.
L’accusation de privatisation de la Sécurité sociale est hypocrite. La loi Touraine en rendant obligatoire la possession d’une mutuelle privée plutôt que de renforcer la Sécurité sociale n’était rien d’autre. C’était l’acceptation de la défaillance de la Sécurité sociale.
La polémique sur les franchises, le reste à charge comme modes de régulation des comportements de consommation de soins remboursés est de même nature. Tous les gouvernements les ont utilisés. Le tiers payant généralisé de la loi Touraine induira ces mécanismes comme dans tous les pays où il existe.
Tous les gouvernements ont déremboursé. Qui prétend ne faire aucun déremboursement est un menteur.
Tout ce qui touche à la santé, à la médecine ne pourra être pris en charge par la collectivité. Il y aura des arbitrages à faire individuellement et collectivement. Il y a des soins remboursés qui ne sont pas une priorité et d’autres non remboursés de façon inadmissible. Là intervient la notion de panier de soins. Il s’agit de décider collectivement ce qui en matière de dépenses de soins de santé relève de la protection sociale et ce qui relève de choix individuels.
« Petit soin », « grand soin » ne sont pas des termes opérationnels. La méthodologie de définition d’un panier de soins doit être expliquée à la population car cela ne peut être accepté que si celle-ci comprend et participe à ce processus. Cela devrait être le rôle des politiques, des corps intermédiaires gestionnaires de la protection sociale et de l’éducation civique. Il s’agit d’intégrer au débat public les concepts de sécurité, efficacité, utilité, efficience, ciblage médicalisé, pertinence d’un soin de santé. C’est cela un discours de vérité.
Tous ont augmenté les prélèvements obligatoires, ont bloqué ou diminué les tarifs conventionnels, ont usé de pressions perverses sur les acteurs de soins pour qu’ils restreignent leurs prescriptions. Tous ont développé un parcours de soins qui est complexification inefficiente des prises en charge, mille-feuilles d’acteurs qui s’empilent les uns sur les autres, diminution du temps médecin-patient, industrialisation du soin et surcoût global. Mais aucun n’a fait une vraie filière de soins à partir du médecin généraliste traitant qui serait solution à bien des problèmes. C’est cela sauver et revitaliser notre Sécurité sociale.
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