« La contrefaçon touche désormais toutes les classes thérapeutiques, indique le Dr Caroline Atlani, directrice de la coordination anti-contrefaçon chez Sanofi. Aujourd’hui des médicaments contre les maladies cardiovasculaires ou le cancer sont aussi falsifiés ». Ou encore contre la tuberculose, le paludisme ou le VIH...
Beaucoup de laboratoires luttent contre le phénomène. Car si ces contrefaçons sont un sérieux risque pour la santé publique, elles représentent également un vrai manque à gagner. Ces laboratoires travaillent en étroite collaboration avec les services de police et de douane pour les aider à identifier les contrefaçons, difficiles à déceler, et à les sensibiliser aux enjeux de santé publique.
Certains vont plus loin encore. Le numéro un français de la pharmacie, Sanofi, a mis en place dès 2008 sur son site de Tours un laboratoire spécialement dédié à l’identification des produits falsifiés. Ce laboratoire central d’analyse des contrefaçons (LCAC) scrute annuellement environ 4 000 médicaments Sanofi suspects, parmi lesquels environ 200 se révèlent être des contrefaçons.
« Ces médicaments nous sont adressés par les polices ou les douanes », indique Nathalie Tallet, directrice du LCAC. D’autres remontent directement du terrain par la pharmacovigilance. L’équipe de 13 professionnels du laboratoire les étudie à la loupe, en commençant par la traçabilité du produit. Numéro de lot, date de fabrication, tout est passé au crible. Vient ensuite l’analyse approfondie du packaging. À fort grossissement, de subtiles différences apparaissent entre un emballage original et un autre contrefait. « Cette étape est importante, car un faux emballage peut contenir un vrai produit et inversement, c’est un peu le jeu des 7 erreurs », plaisante Nathalie Tallet. Exposées à une lumière ultraviolette, les encres aussi peuvent réagir différemment et signer la contrefaçon.
De l’antigel dans un sirop contre la toux
Que le packaging soit contrefait ou pas, vient ensuite l’analyse chimique du produit. Dans les produits contrefaits, on peut trouver de tout. « De la poussière, du ciment, de la farine, du sucre, du lactose », continue Nathalie Tallet. En 2008 au Niger, c’était bien pire. 40 patients sont morts après avoir absorbé un sirop contre la toux contenant de l’antigel. Selon Wilfrid Rogé, directeur adjoint de l’IRACM, on peut aussi y trouver dans ces contrefaçons des traces de mercure et d’uranium, de la mort-aux-rats ou de la peinture.
Une fois établie la contrefaçon, le LCAC établit une « carte d’identité » du produit. Comparée aux autres, elle permet d’effectuer des rapprochements entre les différentes contrefaçons. Ces informations sont toutes adressées aux autorités judiciaires et douanières. « Le droit légitime des patients à être traités avec des médicaments de qualité est bafoué, ce sont eux les victimes du trafic », insiste-t-on chez Sanofi.
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