« NOUS VOULIONS passer de la phase du constat, la détresse de ces élèves, à l’action », indique Olivia Marchal, la directrice du collège à classe unique. L’association Tournesol regroupe une équipe pluridisciplinaire de professionnels bénévoles (pédagogues, pédopsychiatre, psychologues) et une équipe pédagogique salariée dédiée à l’enseignement, dont le niveau va du cours préparatoire à la 5e.
Les enfants accueillis, dix au maximum dans la classe, âgés de 11 à 16 ans, souffrent de troubles divers : épilepsie, autisme, troubles du comportement, troubles des fonctions cognitives. « Je ne peux pas prendre tout le monde », poursuit Olivia Marchal, qui souhaite valoriser l’entraide et conserver l’équilibre de la structure. Quelques semaines après cette première rentrée, « je peux vous dire que la mayonnaise prend : les enfants se soutiennent entre eux » comme lorsqu’il faut grimper sur le mur d’escalade.
La pédagogie à plein-temps est fondée sur la diversification des apprentissages : fondamentaux le matin et ateliers pédagogiques l’après-midi, avec, par exemple, une approche concrète des mathématiques à travers la cuisine, l’expression orale et corporelle par le théâtre. Le cursus de chaque élève intègre un projet pédagogique et un projet professionnel à plus ou moins long terme. Pour Olivia Marchal, il ne s’agit pas de concurrencer d’autres structures mais de proposer une alternative aux enfants qui ne supportent pas les grands groupes scolaires.
Une nouvelle solution.
Depuis 1975, le contexte réglementaire renforce l’inclusion des personnes handicapées en milieu scolaire. « Des progrès sont faits », confirme Olivia Marchal. Mais pour cette tranche d’âge, la scolarisation des élèves présentant un trouble mental est plus souvent à temps partiel, essentiellement en Unités localisées pour l’inclusion scolaire (ULIS), c’est-à-dire par regroupements pédagogiques au sein des collèges ordinaires. « Ces structures ne sont pas faites pour tout le monde. Les enfants que nous avons accueillis étaient, pour bon nombre d’entre eux, en souffrance scolaire, voire déscolarisés. Notre classe n’est sûrement pas la panacée, mais c’est une nouvelle solution », précise la directrice, qui reconnaît que l’admission au collège Tournesol est « très chère : 650 euros par mois sur dix mois. Tout reste en effet à notre charge, puisque nous délivrons un enseignement privé hors contrat agréé par l’Éducation nationale, et cela pendant cinq ans. Nous n’avons donc pas de subventions. Toutefois, les parents peuvent obtenir un soutien de l’Aide sociale à l’enfance. ».
À terme, les membres de l’association Tournesol espèrent créer trois classes (au plus) et essaimer leur expérience. Cette année, sept élèves ont fait leur rentrée. Trois places sont encore disponibles. Une journée « portes ouvertes » est organisée ce mardi, de 16 h 30 à 18 h 30, pour faire connaissance avec l’établissement.
Collège Tournesol, 97, bis rue Balard, 75015, Paris. Site : www.tournesol75.fr.
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