LOIN D’ÊTRE un signe de paresse, la somnolence traduit d’abord une carence de sommeil. Même après une « bonne nuit » apparente, un Français sur cinq déclare un état de somnolence au mois trois fois par semaine, selon une étude de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV). Réalisée en janvier dernier par l’institut BVA auprès d’un échantillon représentatif de 1 012 personnes, cette enquête montre qu’une part non négligeable de Français dort peu. Tandis que le besoin de sommeil est généralement estimé entre 7 et 8 heures pour un adulte, « 31 % des Français actifs déclarent dormir 6 heures et moins ». Les trajets quotidiens trop longs (plus de deux heures), et les horaires irréguliers ou décalés sont également sources de somnolence. L’utilisation croissante d’appareils technologiques dans les foyers a aujourd’hui un impact non négligeable sur le sommeil des Français, en particulier parmi les plus jeunes. « Les enfants dont le sommeil est insuffisant (moins de 8 heures) et les lycéens de plus de 16 ans sont les plus équipés(radio, télévision, ordinateur, téléphone…) », indique l’étude de l’INSV qui constate aussi : une certaine « transmission familiale » des mauvaises habitudes d’hygiène du sommeil (48 % des parents somnolents ont des enfants souffrant de réveils difficiles contre 34 % des non somnolents). La somnolence peut évoquer certaines pathologies comme le syndrome d’apnées du sommeil, les hypersomnies rares ou liées à l’utilisation de médicaments affectant la vigilance. Une insuffisance de sommeil peut aussi être associée à un plus haut risque d’obésité, de diabète, de maladie cardio-vasculaire et d’accidents (notamment chez les conducteurs). Or, à peine 20 % des Français victimes de somnolence abordent cette question avec leur médecin.
Changer les habitudes.
À l’occasion de la 11e journée du sommeil, vendredi, l’INSV invite les médecins et les pouvoirs publics à ne pas négliger la question de la somnolence dans leurs actions de prévention. L’INSV rappelle au passage plusieurs recommandations « pour une bonne hygiène de sommeil ». Il convient en premier lieu d’adopter des horaires de sommeil réguliers, en essayant d’éviter des levers trop tardifs le week-end. Le réveil doit aussi être dynamique afin de bien éveiller son corps (lumière forte, exercices d’étirement, petit-déjeuner complet). En cas d’insuffisance de sommeil, une courte sieste en début d’après midi n’excédant pas les 20 minutes permet de maintenir la vigilance pour le reste de la journée. L’usage de l’alcool et du tabac en soirée est à éviter le plus possible, tout comme la consommation de café, thé, cola et autre vitamine C après 15 heures. La pratique d’un exercice physique régulier, en journée plutôt qu’en soirée, favorise l’endormissement. Se coucher si possible dès les premiers signaux de sommeil reste conseillé. Un dîner léger au moins deux heures avant le coucher (à base de glucides lents et de produits laitiers) favorise le sommeil. Si ce dernier ne vient pas après au moins une quinzaine de minutes au lit, il peut être préférable de se lever et de pratiquer une activité calme (hors travail intellectuel et appareils technologiques) dans une pièce à lumière de préférence tamisée. L’idéal est de se réserver au moins 30 minutes avant le sommeil une période de relaxation. Enfin, il est important de préserver dans la chambre un environnement favorable au sommeil (température de la pièce aux alentours de 18 °C, obscurité totale, qualité de la literie).
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