L 'ORGANISATION mondiale de la santé (OMS), les Quinze, 51 pays d'Europe ainsi que le Canada et les Etats-Unis sont réunis à Stockholm, jusqu'à demain, pour élaborer un plan d'action visant à réduire les dégâts des boissons alcoolisées, particulièrement chez les jeunes.
Plus de cinq ans après l'adoption, en décembre 1995 à Paris, de la Charte européenne sur l'alcool, la Conférence de Stockholm devrait faire un tabac. Dans son dernier rapport sur le sujet, l'OMS estime que l'alcoolisme a tué 775 000 personnes dans le monde l'année dernière. Au total, il peut être considéré comme responsable de 3,5 % de l'ensemble des décès et des invalidités. Et si la consommation d'alcool a tendance à diminuer dans les pays développés, elle est en hausse dans les régions pauvres, pour s'établir en moyenne mondiale entre 5 et 9 litres par an et par adulte. Les alcooliers, de plus en plus puissants dans un marché sans frontières, souligne une étude de l'université écossaise de Glasgow, ont les moyens de dépenser des sommes considérables pour étudier les préférences des usagers, notamment des jeunes, concevoir de nouveaux produits et les promouvoir au niveau international. Cette stratégie « met gravement en péril la santé de groupes ciblés (...) de manière à minimiser ou à cacher les dangers » des boissons alcoolisées, estime l'OMS. Comme pour le tabac, les industriels diffusent auprès de la jeunesse une image de liberté et d'indépendance dans le fait de boire.
Dans la seule Union européenne, quelque 4,5 millions d'enfants grandissent dans des familles où au moins un des parents a un problème d'alcool. Aussi, la Conférence de Stockholm ne manquera pas de dénoncer les effets néfastes, et parfois catastrophiques, des exigences de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui a obtenu le démantèlement de politiques nationales de lutte contre l'alcoolisme au nom du sacro-saint principe de liberté d'accès à tous les marchés, l'un des concepts cardinaux de la mondialisation.
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