Amer mais la « tête haute », le Dr Maudrux jette l’éponge et démissionne de la présidence de la CARMF !

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Publié le 05/11/2015

Crédit photo : S. Toubon

Cette fois, sa décision est prise et elle est irrévocable. Dans un courrier d’une page adressé aux administrateurs de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF), daté du 4 novembre, dont « le Quotidien » a eu copie, le Dr Gérard Maudrux présente officiellement sa démission de la présidence de la caisse de retraite, poste auquel il avait été réélu le 12 septembre. « Il vous faudra tourner la page et élire un nouveau président lors du prochain conseil. Je jette l’éponge n’ayant pas l’habitude des combats inutiles, et cela évitera conflits et recours. Il fallait bien que je parte un jour, voilà qui sera fait. »

Poussé dehors par décret

Le 12 septembre, pourtant, le conseil d’administration de la CARMF avait décidé de coopter le Dr Maudrux et de porter une nouvelle fois à la présidence le populaire chirurgien urologue, faisant fi d’un décret publié le 23 juillet qui semblait interdire cette hypothèse (limitation de la durée totale du mandat du président à trois ans renouvelable deux fois et interdiction des membres cooptés au conseil d’administration).

S’appuyant sur ce décret, la mission nationale de contrôle (MNC, qui dépend du ministère) avait alors suspendu pour 40 jours toutes les décisions du conseil d’administration du 12 septembre et au premier chef l’élection du président…

Mais lors de l’assemblée générale de la CARMF début octobre, le Dr Maudrux, déterminé, avait confié à la presse que la caisse attaquerait au conseil d’État car « la décision de suspension est sans aucun motif, il y a donc un vice de procédure ». « Nous n’acceptons pas d’être écartés sans raison », plaidait-il alors.

« Content de quitter ce monde glauque »

Sans doute las de cette guérilla procédurale, le Dr Maudrux, auquel « le Quotidien » a consacré en septembre un long portrait, a finalement choisi de tirer sa révérence, une fois pour toutes. « Je ne me fais aucune illusion en ce qui concerne la décision des adversaires de la démocratie qui ont tous les pouvoirs, y compris le droit à l’injustice et à la discrimination », écrit-il, amer, dans son courrier aux administrateurs, se déclarant même « content de quitter ce monde glauque ».

Satisfait du « devoir accompli et la tête haute », le Dr Maudrux rend hommage au conseil d’administration actuel, une « équipe unie, solidaire », avec pas moins de trois vice-présidents au bureau (les Drs Thierry Lardenois, Olivier Petit et Eric Michel) qui « ont tous trois les capacités pour me remplacer ».

Comme un clin d’œil à ses derniers combats, le président sortant demande enfin aux administrateurs de la CARMF de mener à terme la réforme pour la retraite à la carte à 62 ans, dont le principe est de « faire son propre choix, partir avant en touchant moins, ou prolonger en touchant plus ». À 66 ans, le chirurgien retraité ne jouera plus, lui, les prolongations.


Source : lequotidiendumedecin.fr