Former toute la population française aux gestes qui sauvent, c'est la mesure numéro 1 recommandée par l'Académie nationale de médecine dans un rapport pour une meilleure information du public à l'arrêt cardiaque subit.
L'éducation du public est le point clé de l'amélioration de la survie, constate l'Académie. Les premières minutes de prise en charge sont cruciales et l'Académie veut promouvoir une réanimation adaptée initiale plus systématique par le témoin associant massage cardiaque externe (MCE) et usage d'un défibrillateur.
Une stratégie en quatre mesures
Pour déployer ce programme ambitieux, le rapport propose une stratégie en 4 mesures. La première est l'éducation de la population « dès le jeune âge », d'où découlent les trois suivantes : mise en place d'un guichet unique, dissipation des freins à l'action et accès facilité aux défibrillateurs.
Aujourd'hui, sur les 40 000 arrêts cardiaques extra-hospitaliers par an en France, moins de 10 % survivent. L'objectif soutenu par l'Académie est de former 80 % de la population française à l'horizon 2022. Moins d'un tiers des Français sont formés aux gestes de premier secours et seulement 55 % des collégiens, « alors que l'initiation est obligatoire depuis la loi de 2004 », est-il indiqué.
L'initiation doit être commencée dès l'école. En outre, il est essentiel que la formation soit répétée au moins tous les 5 ans et rendue obligatoire à certains moments citoyens, tels que l'entrée à l'université, le service civique, le permis de conduire, les embauches, voire le permis de chasse.
Plaidoyer pour une loi du bon samaritain
Le contenu de la formation doit être simplifié, l'existant étant « peu lisible », et doit reposer sur « un socle commun de sessions courtes », est-il recommandé. L'enseignement présentiel pourrait être complété par l'e-learning. Cela ne va pas sans augmenter le nombre de formateurs et l'implication d'intervenants tels que les enseignants et les personnels de santé, est-il proposé.
Pour lever les résistances à intervenir, le groupe de travail lance l'idée d'une loi de protection du premier intervenant (loi du bon samaritain) « afin d'éviter l'inaction liée aux craintes médico-légales encourues par les sauveteurs », est-il indiqué. L'accès aux défibrillateurs devrait être facilité par les applications sur smartphones, « dont l'harmonisation est souhaitable », relève l'Académie.
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