Cancer de l’ovaire : nouvelles avancées dans le dépistage et le diagnostic

Publié le 20/01/2016
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Crédit photo : Phanie

Caractériser précisément une tumeur maligne sur la base d’une simple échographie. Telle est la dernière innovation dans l’aide au diagnostic préopératoire proposée par l’International Ovarian Tumor Analysis Group (IOTA). Ce comité d’experts internationaux, sous la direction du Pr Timmerman, du département de gynécologie et d’obstétrique de l'université catholique de Louvain (Belgique), est déjà à l’origine d’un système de référence de classification des tumeurs ovariennes. Ce système mis en place en 2010 permet de déterminer à partir d’une échographie si une tumeur est « bénigne » ou « maligne » selon une série de caractéristiques : la forme irrégulière et solide de la tumeur, son diamètre, les calcifications, etc. Mais dans 20 à 25 % des cas, le résultat n’est pas concluant et exige l’avis d’un spécialiste supplémentaire.

 

Identifier entre 89 et 99 % des tumeurs

 

Ses auteurs ont donc développé un nouvel algorithme pour améliorer le process. Celui-ci s’appuie sur des critères statistiques déterminés par l’analyse de données recueillies auprès 22 centres d’échographie dans dix pays pendant 13 ans et sur quelque 5 000 patients.

Pour évaluer l’efficacité de la méthode, les prédictions basées sur les échographies ont été comparées aux résultats des analyses histologiques réalisées par les pathologistes. Avec succès. Ce nouveau système pourrait, selon ses auteurs, identifier entre 89 et 99 % des tumeurs. « Jusqu’à présent, les études montraient de meilleurs résultats par IRM dans la caractérisation des tumeurs, s’est enthousiasmée le Dr Beryl Benacerraf, présidente de l’Institut américain d’échographie médicale. Le Pr Timmerman et son équipe viennent de démontrer avec leur méthode que l’échographie se révèle un outil aussi précis et efficace dans le diagnostic des tumeurs ovariennes, et à la portée de la plupart des praticiens. »

 

L'importance de la fiabilité du diagnostic 

 

Le cancer de l'ovaire est le plus meurtrier des cancers gynécologiques. Il est à l'origine d'environ 150 000 décès chaque année dans le monde, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). En France, selon Institut national du cancer (InCA), il touche environ 4 400 femmes par an, dont plus de 3 000 en meurent. 60 % des décès surviennent dans les cinq ans qui suivent le diagnostic.

Difficile à diagnostiquer, ce cancer ne provoque généralement des symptômes qu'à un stade avancé de la maladie. Quand une chirurgie est nécessaire, la fiabilité du diagnostic préopératoire est primordiale. Une caractérisation précise de la tumeur permet de mieux envisager son évolution, limite les risques opératoires et postopératoires, et évite, notamment chez les jeunes femmes, des interventions inutiles qui peuvent nuire à leur fécondité. 

 

Une anomalie sur le gène BRIP1 multiplie le risque par trois

Les femmes, porteuses d'une anomalie sur le gène BRIP1, ont trois fois plus de risque de développer un cancer de l'ovaire que les autres, selon une étude publiée dans le « Journal de l'Institut américain du cancer » (JNCI).
​Le gène altéré a déjà été identifié comme facteur prédisposant à ce cancer mais c'est la première fois que le risque est quantifié. L'étude a comparé les gènes de plus de 8 000 femmes européennes, comprenant un groupe de malades, un groupe en bonne santé et un groupe ayant eu des antécédents familiaux de la maladie.

 

Betty Mamane

Source : lequotidiendumedecin.fr