Cancer : l'Inca dresse la liste des patients ultra-prioritaires pour la vaccination

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Publié le 01/02/2021

Crédit photo : SPL/PHANIE

Alors que depuis le 18 janvier, les personnes ayant un cancer en cours de chimiothérapie sont éligibles à la vaccination contre le SARS-CoV-2, l’Inca vient de publier un avis qui précise les choses et identifie parmi les patients atteints de cancers de plus de 16 ans, ceux jugés ultra-prioritaires pour cette vaccination.

Ces préconisations de priorisation « se veulent basées sur les connaissances disponibles au jour de la rédaction et sur l’expérience des participants à leur élaboration ». Cependant, compte tenu du nombre très limité de données publiées sur ce sujet, ce travail « repose principalement sur l’analyse des recommandations retrouvées sur les sites des sociétés savantes », prévient en préambule l’Inca.

Pour les pathologies hématologiques malignes comme pour les tumeurs solides, la short list de l’Inca (voir ci-dessous) intègre, en sus des malades sous chimiothérapie, certains patients sous radiothérapies, allogreffés ou entrant dans un parcours de soins.

Des patients écartés temporairement

A contrario, la priorisation écarte temporairement certaines populations de la vaccination. Ainsi pour les pathologies hématologiques malignes, les patients atteints de néoplasies myéloprolifératives sous traitement myélofreinateur (tel que l’hydroxycarbamide) et ceux atteints de leucémie myéloïde chronique et traités par inhibiteurs de tyrosine kinase ne font pas partie des catégories ultra-prioritaires. Idem pour les patients atteints de tumeurs solides et recevant exclusivement un traitement d’hormonothérapie ou encore ceux infectés par le SARS-Cov-2.

À terme, l’enjeu reste toutefois « de vacciner l’ensemble de la population des patients ayant ou ayant eu un cancer, soit environ 3,8 millions de personnes », rappelle l’Inca.

En pratique, la vaccination des personnes prioritaires doit se faire au maximum « dans les lieux les mieux adaptés à leur situation », soit « au sein des services où elles sont suivies ».

Concernant le timing de la vaccination, « toutes les publications s’accordent sur l’importance de réaliser les vaccinations idéalement avant le début des soins du cancer ». Pour les patients déjà en cours de traitement par chimiothérapie, l'Inca préconise de réaliser la vaccination le plus loin possible de la période d’aplasie.

LISTE DES PATIENTS ATTEINTS DE CANCER ULTRA-PRIORITAIRES POUR LA VACCINATION CONTRE LE SARS-COV2

Dans ses préconisations, l’Institut national du cancer a identifié les patients, de plus de 16 ans, atteints d’hémopathies malignes et de cancers solides devant faire l’objet d’une vaccination immédiate.

Parmi les patients atteints d’hémopathies malignes, sont considérés comme tels :

-    Les patients ayant reçu une allogreffe de cellules souches hématopoïétiques, à plus de 3 mois et moins de 3 ans de leur allogreffe, en l’absence de GVHD (maladie du greffon contre l’hôte) aiguë ou chronique non contrôlée ;

-    Les patients traités activement (y compris les traitements d’entretien) pour une hémopathie aiguë, quel que soit son type (myéloïde ou lymphoïde) et quel que soit leur âge dès lors que le programme de soins ne s’effectue pas majoritairement en hospitalisation prolongée ;

-    Les patients traités activement pour un myélome multiple, un lymphome T, un lymphome B diffus à grandes cellules, un lymphome folliculaire, une leucémie lymphoïde chronique, en première et deuxième lignes de traitement pour ces pathologies ;

-    Les patients pour lesquels l’une des pathologies précédemment citées vient d’être diagnostiquée et qui doivent être placés à court terme en traitement actif, doivent faire l’objet d’une vaccination immédiate. La réalisation du protocole complet de vaccination doit se poursuivre en parallèle de la mise en traitement, la vaccination ne doit pas retarder le traitement de la pathologie maligne, une efficacité rapide et significative après la première injection des vaccins actuellement disponibles ayant été rapportée.

Dans le cas particulier des patients recevant des anti-CD20, considérant l’immunogénicité particulière des vaccins à ARNm et la capacité diminuée mais non nulle à mettre en œuvre une réponse immunitaire de ces patients, l’application du principe de précaution plaide pour leur vaccination mais avec des réserves formulées dans l’avis.

Parmi les patients atteints de tumeurs solides, sont retenus :

-    Les patients dont les traitements de leur néoplasie, quelles qu’en soient les modalités et les séquences, sont entrepris à visée curative, à l’exclusion des tumeurs cutanées baso-cellulaires ;

-    Les patients en traitement actif, sans visée curative, par chimiothérapie de première ou deuxième ligne ; 

-    Les patients recevant une radiothérapie pour une tumeur intra-thoracique primitive incluant un volume pulmonaire important, une radiothérapie incluant un grand nombre d’aires ganglionnaires thoraciques et/ou abdomino-pelviennes et/ou un grand volume de tissus hématopoïétiques.


Source : lequotidiendumedecin.fr