Cancérologie : les nouvelles indications de Glivec

Publié le 27/05/2003
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Depuis novembre 2001, date de l'autorisation de mise sur le marché européenne de Glivec (imatinib) dans le traitement de la leucémie myéloïde chronique (en phase chronique, après échec du traitement par l'interféron alpha, en phase accélérée, ou en crise blastique), les résultats récents de grands essais cliniques internationaux ont permis d'élargir ses indications. L'imatinib, fruit d' « une exceptionnelle aventure scientifique de près de quatre ans », selon le Pr François Guilhot, est le premier inhibiteur d'une tyrosine kinase ayant été commercialisé, et qui a bénéficié d'une procédure accélérée d'obtention d'AMM pour le traitement de la LMC en deuxième intention.

LMC en première intention

Depuis, les résultats de l'étude IRIS, publiée récemment dans le « New England Journal of Medicine » (1), permettent de le prescrire en première intention : cette molécule s'est en effet révélée plus efficace et mieux tolérée que le traitement standard. Cet essai, qui a inclus 1 106 patients en phase chronique de leucémie myéloïde et qui a comparé l'imatinib (400 mg/j) à un traitement standard associant l'interféron alpha et une faible dose de cytarabine, a en effet mis en évidence des taux de réponse cytogénétiques majeures (absence de cellules contenant des chromosomes Philadelphie) très significativement supérieurs sous Glivec (85,2 % contre 22,1 %, p < 0,001). De plus, en analyse en intention de traiter, le taux estimé de patients sans progression de la maladie à dix-huit mois était de 92 % dans le bras imatinib contre 74 % avec le traitement de référence (p < 0,001).

Tumeurs stromales

Par ailleurs, Glivec s'adresse maintenant aussi à certaines tumeurs gastro-intestinales, stromales (GIST), non opérables et/ou métastatiques. La plupart de ces tumeurs expriment en effet un récepteur muté d'une tyrosine kinase, c-kit (CD 117). Si la chirurgie demeure le traitement de première intention, l'imatinib a amélioré d'une façon radicale le pronostic de ces tumeurs extrêmement chimio- et radiorésistantes. Il s'agit ainsi, selon le Dr Axel Lecesne, « de la plus grande avancée thérapeutique depuis plus de vingt ans dans le domaine des tumeurs solides inopérables ».

Pharmacies d'officine

Cette efficacité, jointe à un bon profil de tolérance du fait de son activité ciblée et de sa maniabilité, puisqu'il s'agit d'un traitement per os, autorise ainsi un traitement en ambulatoire. C'est pourquoi Glivec, médicament à prescription hospitalière qui est réservée (ainsi que son renouvellement) aux hématologues, aux oncologues, aux internistes et aux gastro-entérologues, peut maintenant être délivré par les pharmaciens d'officine.

(1) O'Brien S. G. et coll. « N Engl J Med », 2003 ; 348 : 994-1004.
Conférence de presse réalisée par Novartis Oncologie, avec le Pr François Guilhot (chef du service du département d'oncologie hématologique et thérapie cellulaire, CHU Jean-Bernard, Poitiers), le Pr Michel Tulliez (chef du service d'hématologie biologique, hôpital Henri-Mondor, Créteil) et le Dr Axel Le Cesne (institut Gustave-Roussy, Villejuif).

Dr Patricia THELLIEZ

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7343