Rétrospective au Centre Pompidou

César le novateur

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Publié le 18/01/2018
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Art-César

Art-César
Crédit photo : SBJ/ADAGP/ ASP ALEX SOTO

Né à Marseille, César étudie aux Beaux-Arts de Paris. Il est inspiré par Gonzalez, Giacometti, Picasso et, faute de moyens, c’est avec des ferrailles de décharge qu’il réalise ses premiers assemblages. Dans les Fers soudés, les vis et écrous apparents des animaux fantastiques et des figures humaines sont parfois uniformisés au chalumeau, ce qui les apparente à des sculptures antiques (« Victoire de Villetaneuse », 1965).

Avec la découverte d’une presse géante de voitures chez un ferrailleur apparaissent en 1960 ses premières Compressions cubiques. Puis la modulation permet, avec les pliures et crevasses, la persistance d’éléments apparents, jusqu’à la fameuse Dauphine comprimée plate qui conserve un semblant d’identité. César reprendra le principe avec la « Suite milanaise » (1995), les compressions de 15 Fiat neuves aux couleurs laquées et métallisées.

Après une pause sur les empreintes humaines, son fameux Pouce, qu’il déclinera dans différentes tailles et matériaux, de l’or au sucre, et celui du sein d’une danseuse du Crazy Horse agrandi par la technique du pantographe, il découvre la logique accidentelle de la mousse de polyuréthane et ce sont les Expansions. Entre sculpture et performance, le volume de la mousse augmente avant de se solidifier lorsqu’il la verse pour lui donner forme.

Dans les années 1970, lui qui était déjà reconnu à 25 ans est une figure emblématique de l’art contemporain. Il reçoit de nombreuses commandes de sculptures monumentales, comme l’hommage à Picasso en bronze de 4,7 m de haut, un centaure qui a trouvé sa place dans le 6e arrondissement de Paris.

César est un artiste la fois innovant et classique. Son inventivité associe la radicalité du geste à l’expérimentation de nouveaux matériaux, dans ce courant des Nouveaux Réalistes qui défend « les nouvelles approches perceptives du réel ». Outre ses œuvres les plus célèbres, on retrouve dans la rétrospective d'autres cycles moins connus, comme les « enveloppages » dans du plexiglas.

Le Pérou ancien au Quai Branly

Au musée du Quai Branly (2), « le Pérou avant les Incas », la richesse des civilisations précolombiennes depuis le VIIIe siècle avant JC. Soit 300 sculptures, bijoux en or, en argent et en cuivre, objets funéraires, d’une grande expressivité et perfection formelle, qui renseignent sur les différents pouvoirs célestes, terrestres et celui des femmes mais aussi sur les cultures, l’irrigation, les conflits, les structures sociales. Les fouilles archéologiques récentes révèlent les céramiques des Moches, d’une grande inventivité plastique, et l’architecture sophistiquée de cette civilisation il y a 1 500 ans.

Les tableaux des abbés à Rennes

Au musée des Beaux-Arts de Rennes (3), « Le fabuleux destin des tableaux des abbés Desjardins », une histoire rocambolesque. Lors de la Révolution, de nombreux tableaux qui se trouvent dans les églises sont envoyés dans les nouveaux musées de province, d'autres sont vendus. L’abbé Philippe Desjardins en achète 180 et les envoie au Québec à son frère l’abbé Louis, en bateau puis en luge.

Restaurées par les religieuses, les œuvres sont dispersées dans les églises de la Belle Province, parfois modifiées pour s'adapter aux lieux. Quarante d'entre elles, signées de grands maîtres français (Simon Vouet, Jean-Jacques Lagrenée…), sont revenues temporairement en France après deux siècles d’exil.

 

(1) Jusqu'au 26 mars, www.centrepompidou.fr
(2) Jusqu'au 1 er avril, www.quaibranly.fr
(3) Jusqu'au 27 janvier, https://mba.rennes.fr

Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du médecin: 9632