Soutiens de cette campagne, les associations souhaitent que les fessées et autres punitions soient bannies par la loi. « Nous attendons toujours avec impatience l'inscription à l'agenda du Sénat de la loi de Maud Petit soutenue par le gouvernement, votée à l'unanimité moins une voix le 30 novembre 2018 », indique le Dr Gilles Lazimi, médecin généraliste à Romainville (Seine-Saint-Denis), et coordinateur de cette campagne. Ce texte adopté par l'Assemblée nationale vise à inscrire dans le Code civil, à l'article lu lors des mariages, que « l'autorité parentale s'exerce sans violences physiques ou psychologiques ».

La loi pas encore à l'agenda du Sénat

La France fait partie des six pays de l'Union européenne n'ayant pas encore voté de loi bannissant toute forme de violence vis-à-vis des enfants, avec la Belgique, l'Italie, la République Tchèque et le Royaume-Uni. La proposition de loi de Maud Petit poursuit son chemin législatif, mais n'est pas à l'ordre du jour du Sénat à ce stade. De leur côté, les sénateurs ont adopté en première lecture le 6 mars dernier un texte similaire, mais porté par l'ex-ministre socialiste des Familles Laurence Rossignol.

Selon une enquête réalisée par l'Union des familles en Europe en 2006-2007, la violence éducative ordinaire serait pratiquée par 85 % des Français et 71,5 % admettent avoir déjà mis une « petite » gifle. Lors du congrès de médecine générale (CMGF) début avril, le Dr Lazimi avait également exposé des chiffres accablants lors d'une plénière sur le sujet. En France, seuls 1 % des enfants sont signalés, alors qu'on estime à 10 % le taux de mineurs victimes de violences. D'où l'importance pour les médecins d'être sensibilisés au repérage des victimes et de connaître les signes pouvant évoquer une maltraitance : comportement de l'entourage, signes de négligences, de maltraitance psychologique, signes physiques... (voir schéma ci-dessous)

L'association Stop Veo souligne aussi que « 75 % des maltraitances ont débuté dans un contexte de punitions corporelles ayant escaladé dans la maltraitance » et que « de nombreuses études ont prouvé les méfaits pour la santé et l'inefficacité » des châtiments corporels et/ou humiliations psychologiques.

(Avec AFP)