Comment optimiser son sommeil pour rester efficace en garde ?

Publié le 30/03/2018
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travail nuit

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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

« Entre 3 et 5 h du matin, les capacités cognitives, la coordination psychomotrice et l’humeur sont altérés chez les personnes qui effectuent un travail nocturne ponctuel. C’est le cas des médecins chargés de la permanence des soins », expliquent le Dr Helen McKenna (Edinbourg, Grande-Bretagne) dans un article du British Medical Journal. « En Grande-Bretagne, une étude menée en 2017 montre que 70 % des anesthésistes se plaignent d’un impact négatif des gardes sur leur santé physique et mentale. En outre, la moitié d’entre eux ont fait face à des erreurs de conduite automobile – ne menant pas toujours à un accident – au retour d’un travail de nuit ».

La performance de travail de nuit diminue avec l’âge tout comme les capacités de récupération après une nuit blanche. Comme le souligne le Dr McKenna, « les hôpitaux ne prennent pas en compte ces données et laissent les médecins gérer seuls les problèmes physiques induits par leur travail nocturne ».

Aucune recette n’est valable pour tous

Le travail ponctuel de nuit ajoute au rythme circadien normal (rythme veille-sommeil) une pression homéostatique (l’accumulation de besoin de sommeil).

Tout le monde n’a pas les mêmes besoins de sommeil : 52 % sont en pleine forme en dormant moins de 7,5 h par jour, et 4 % avec moins de 6,5 h de sommeil. Pourtant, dès qu’il existe une dette de 2 h de sommeil, les performances sont impactées que ce soit chez les petits ou les gros dormeurs.

C’est pour cette raison que les chrono-biologistes se sont penchés sur le sujet afin de proposer une adaptation des rythmes spécifiques au personnel de santé travaillant de nuit.

« Aucune recette n’est parfaite et valable pour tous », reconnaît le Dr McKenna. « En effet, si par exemple, la sieste est une bonne mesure en général, il existe des soignants qui souffrent d’une inertie du réveil, ce qui peut se révéler particulièrement négatif dans la prise en charge de patients en urgence. Certaines mesures chronobiologiques sont néanmoins adaptées au plus grand nombre : une sommeil libre la veille, une répartition des taches dans la nuit, la consommation modérée de caféine, le repas avant garde suivi de collations, et la récupération rapide du rythme veille-sommeil habituel après une garde ». 

 

Dr I.C.
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Source : Le Quotidien du médecin: 9649