Alerté par une baisse importante des consultations (- 40 % d’activité selon la Cnam pour les généralistes), de la vaccination des enfants et des dépistages de cancer, Olivier Véran a appelé dimanche les Français à se faire soigner malgré le confinement. « C'est grave, c'est une situation qui doit nous inquiéter », a-t-il déclaré.
« Le confinement ne doit pas être synonyme de renoncement aux soins », a insisté le ministre de la Santé lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre Édouard Philippe. Face à cette situation, le message envers les malades est simple : « Faites vous soigner ! », clame Olivier Véran. Fin mars, l'incitation d'Édouard Philippe à ne se rendre au cabinet médical que pour des soins urgents avait semé la confusion.
« Si vous êtes porteurs d'une maladie chronique, contactez votre médecin. La télémédecine ça sert aussi à ça, si vous avez peur de vous déplacer », a enjoint Olivier Véran. Et celui-ci d'inciter les praticiens à appeler leurs patients chroniques dont ils n'ont pas de nouvelles.
Réflexion sur la reprise d’activité programmée
« Nous réfléchissons à une reprise progressive d'une activité programmée dans les établissements de santé publics et privés », a par ailleurs noté le ministre de la Santé, alors que le report de toutes les interventions chirurgicales non urgentes avait été annoncé mi-mars.
Cette reprogrammation ne sera toutefois possible que si elles « ne mettent pas en jeu, ni les médicaments précieux destinés aux malades en réanimation, ni les capacités de ressources humaines de réanimation et d'anesthésie », a précisé Olivier Véran.
Baisse de fréquentation aux urgences
Outre la diminution des consultations en ville, une autre donnée inquiète les pouvoirs publics : la baisse de fréquentation des services d'urgences. Lors de son point presse quotidien vendredi 17 avril, le Pr Jérôme Salomon, directeur général de la santé (DGS), a indiqué qu' « une forte baisse du nombre de passages aux urgences de 48 % » a été observée ainsi qu' « une diminution de nombre d'hospitalisations après un passage aux urgences de 21 % en particulier sur les semaines 12 à 15 entre mi-mars et début avril ».
Le recours aux urgences pour les atteintes cardiaques a ainsi chuté de 35 % et pour les AVC de 27 %, indique le ministère. Ces derniers jours, la tendance serait toutefois plus rassurante avec une nouvelle hausse des passages. « Cela veut dire que les patients reprennent confiance dans leurs établissements de santé », remarque le DGS, qui a une nouvelle fois insisté, tout comme le ministre de la Santé, sur la nécessité de ne pas renoncer aux soins de premier recours.
(Avec AFP
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