Pendant le confinement, les médecins généralistes ont vu l’activité de leur cabinet chuter considérablement (-40 % en moyenne). De fait, la profession a alerté à plusieurs reprises sur les risques pesant sur la continuité des soins. Malgré ces avertissements, les craintes se sont confirmées, puisque selon une étude publiée en juin, six patients chroniques sur dix n’étaient pas retournés chez le généraliste après la fin du confinement.
Une enquête de l’association UFC-Que Choisir* publiée ce mardi montre que les patients ne sont pas non plus retournés chez les praticiens d’autres spécialités, ni à l’hôpital. Alors que « l’appel des pouvoirs publics à la déprogrammation de toutes les activités chirurgicales et médicales « non urgentes » a été massivement suivi » pendant le confinement avec trois quarts (74 %) des rendez-vous annulés, l’enquête révèle que seuls 20 % des rendez-vous chez le spécialiste ont depuis été reprogrammés. Un chiffre qui tombe même à 12 % pour les opérations et traitements en milieu hospitalier.
En outre, « 40 % des usagers qui ont estimé avoir besoin d’un rendez-vous auprès d’un spécialiste sans pouvoir attendre la fin du confinement sont restés sans solution », note l’enquête.
« Un interminable embouteillage de patients »
Pour l’UFC-Que Choisir, le retard pris lors du confinement a fini par créer un « interminable embouteillage de patients » qui lui semble difficile à résorber rapidement. La faute notamment aux « règles d’hygiène drastiques » en vigueur, qui « réduisent les capacités de prise en charge du système sanitaire ».
Dès lors, l’association estime que « la menace d’une deuxième crise sanitaire, cette fois liée aux déprogrammations de soins, exige que toutes les ressources d’offres de soins territoriales, privées et publiques, soient mobilisées à plein » et que « la coordination entre public et privé est une urgence absolue » pour un retour à la normale. Celle-ci doit « se faire sous l’égide des agences régionales de santé (ARS), à même d’orienter les usagers vers les places disponibles », ajoute-t-elle.
L’association appelle donc « les ARS à mettre en place sans délai un suivi des capacités des différents établissements de soins, y compris des centres d’imagerie médicale, pour orienter les usagers vers les places disponibles » et demande au ministre de la Santé Olivier Véran de s’engager à ce que les usagers dirigés vers le privé alors qu’ils avaient initialement rendez-vous dans le public ne voient pas « pénalisés financièrement, en particulier par l’application de dépassements d’honoraires ».
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