Comme tout médecin militaire, les anesthésistes réanimateurs travaillant au centre de traitement des brûlés de l'hôpital d'instruction des armées de Percy sont susceptibles d'êtres envoyés en opération. Ils proposent alors leur expertise en soin des brûlures non seulement aux soldats français, mais aussi aux populations locales.
Ce fût le cas il y a peu de temps du médecin principal Jean Vivien, déployé dans le cadre de l'opération Barkhane, à N'Djaména, la capitale du Tchad. « En 3 mois de mission, le bouche-à-oreille a attiré beaucoup de patients, se souvient-il. Ils savaient qu'ils seraient mieux traités dans notre antenne chirurgicale que dans la salle d'opération de l'hôpital de N'Djaména. J'ai soigné une cinquantaine de petits brûlés, c'est-à-dire ayant 8 à 10 % de leur surface corporelle atteinte. »
Moins bon pronostic
Les patients tchadiens pris en charge par Jean-Vivien « ont globalement un moins bon pronostic qu'en France », reconnait-il. Malgré le matériel importé dans l'antenne chirurgicale, les moyens de lutte contre l'infection restent limités, dans un climat tropical qui voit les germes se multiplier. « Nous ne pouvions pas accepter un grand brûlé dans ces conditions : un patient brûlé à 50 % aurait mobilisé une grande partie de la structure sans certitude de le sauver », ajoute le médecin principal Jean-Vivien.
D'un point de vue épidémiologique, les brûlures civiles tchadiennes étaient principalement associées à des feux de cuisson et des dermabrasions consécutives aux accidents de la route. « Cela concerne une forte proportion d'enfants », précise le médecin principal Jean-Vivien.
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