Déconfinement : Philippe mise sur les généralistes pour la recherche des cas contacts

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Publié le 28/04/2020
Edouard Philippe

Edouard Philippe
Crédit photo : Capture d'écran

Édouard Philippe présentait ce mardi après-midi devant l’Assemblée nationale le très attendu plan de déconfinement du Gouvernement. Soulignant que le confinement avait constitué « une étape nécessaire » pour lutter contre la propagation du coronavirus, en évitant notamment « 62 000 décès sur un mois » selon lui, le Premier ministre a expliqué que son maintien pourrait à terme entraîner des effets « délétères »

« Il nous faut progressivement, prudemment, mais résolument procéder à un déconfinement », a ainsi déclaré Édouard Philippe devant les députés. Cette sortie, progressive et adaptée localement, reposera sur le triptyque « protéger, tester, isoler », a répété à plusieurs reprises le chef du Gouvernement. Et celui-ci de promettre la réalisation de 700 000 tests virologiques par semaine à partir du 11 mai.

Le chiffre de 700 000 est lié aux modèles épidémiologiques qui prévoient 1 000 à 3 000 nouveaux cas par jour à partir du 11 mai. Pour chaque cas, il faudra tester en moyenne « au moins 20 à 25 personnes l'ayant croisé dans les jours précédents », a précisé Édouard Philippe. Les personnes testées positives seront invitées à s'isoler soit chez elles, soit dans un lieu mis à disposition, notamment des hôtels réquisitionnés.

Des brigades départementales pour remonter les cas contacts

Durant cette allocution de plus d’une heure, le rôle des médecins généralistes (qui ont ces derniers jours réclamé d’être largement impliqués dans le déconfinement) n’a été évoqué qu’une seule fois. Assurant qu’un « travail d’identification et de test de tous ceux, symptomatiques ou non, qui auront été en contact avec des personnes testées positives » serait réalisé, Édouard Philippe a précisé que celui-ci ne pourrait être réussi « que grâce à la mobilisation des médecins généralistes et des infirmières libérales ».

Notant que les médecins et infirmières ne pourraient assumer seuls cette responsabilité, le Premier ministre a annoncé la constitution dans chaque département de brigades chargées de remontrer la ligne des cas contacts. Celles-ci seront composées de médecins, mais aussi d’effectifs de l’Assurance maladie, de personnels des conseils départementaux, de mairies ou d’associations « de type Croix Rouge ». Leur mission sera « d'appeler les cas contacts et de les inviter à se faire tester en leur indiquant à quel endroit ils doivent se rendre, puis à vérifier que ces tests ont bien eu lieu et que leurs résultats donnent bien lieu à l'application correcte de la doctrine nationale ». Le Premier ministre en appelle au « civisme » des Français pour bien respecter l'isolement s'ils sont contaminés.

Un texte de loi, qui sera présenté samedi en Conseil des ministres et soumis au parlement la semaine prochaine, devra permettre aux non-médecins de participer à ces « enquêtes comportant des données épidémiologiques ».

« Vivre avec le virus »

En outre, Édouard Philippe a prévenu qu’il faudrait « vivre avec le virus » en l’attente de l’élaboration d’un vaccin, de traitements ayant fait preuve de leur efficacité et en raison d’une immunité de groupe insuffisante. « Ce n’est pas réjouissant mais c’est comme ça », a-t-il regretté. S’il n’écarte pas la possibilité que le virus « disparaisse de lui-même » ou que « l’effort de recherche mondiale » ne permette de trouver un traitement et/ou un vaccin rapidement, le Premier ministre a souligné qu’il n’était pas envisageable de bâtir un plan de déconfinement reposant sur ces hypothèses.

Concernant l’application StopCovid, qui permettrait à ses utilisateurs de savoir s’ils ont été à proximité d’une personne infectée par le virus (dans les transports par exemple), Édouard Philippe a indiqué qu’un débat et un vote spécifiques y seraient consacrés une fois celle-ci finalisé. Pour rappel, l'Ordre des médecins et le CCNE ont posé certaines conditions à la mise en place de cette application.

Enfin, le chef du Gouvernement a insisté sur le fait que la sortie du confinement serait conditionnée au respect strict du confinement jusqu'au 11 mai. « Si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai », a-t-il prévenu.


Source : lequotidiendumedecin.fr