« Delacroix, malgré les apparences, est encore au purgatoire, et reste un artiste neuf, à découvrir », écrivait Barthélémy Jobert dans la première édition de son ouvrage de référence. La grande exposition actuellement au Louvre modifie-t-elle la donne ? Rien n'est moins sûr. Car au-delà de l'icône, La Liberté guidant le peuple, ses œuvres fameuses nourries par la lecture des grands auteurs européens ou par l'actualité de l'époque exige aujourd'hui un décryptage. Qui connaît l'engagement au-delà du cercle des spécialistes de son engagement pour l'indépendance de la Grèce arrachée à l'empire Ottoman dans les années (18)20 ? Aujourd'hui, au regard de l'oeuvre de Manet puis du mouvement impressionniste, Delacroix relève de l'école classique. Pourtant, l'exposition de ses premières œuvres soulève l'indignation, la colère des élèves de David. Héros du romantisme, il est soutenu par des jeunes journalistes ou écrivains. Ce n'est pas pour autant un artiste maudit. Très vite, l'Etat acquiert ses œuvres. Artiste total, auteur d'un journal fameux, l'audace de Delacroix n'est plus aujourd’hui reconnue. Cette nouvelle édition à un tarif très abordable, a le mérite de nous plonger dans la fièvre du XIXe siècle, un temps où la peinture était encore un enjeu de débat public et où l’Etat s’intéressait encore à l’art…
Delacroix Barthélémy Jobert, éd. Gallimard, 342 pp., 35 euros.
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