Des ostéopathes exclusifs s’alarment de la paupérisation de leur profession

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Publié le 06/01/2016

Crédit photo : PHANIE

L’Union fédérale des ostéopathes de France (UFOF) s’inquiète de la baisse des revenus des ostéopathes exclusifs (ni médecins, ni kinés). Selon une étude basée sur les données de l’Union nationale des associations agréées (UNASA), portant sur 1 800 déclarations, « le rapport recettes/bénéfices n’a jamais été aussi bas, ce qui montre la difficulté des ostéopathes à voir leur situation financière s’améliorer durablement », analyse l’UFOF.

En 2014, un ostéopathe exclusif a gagné en moyenne 2 207 euros net par mois. Ce résultat est en baisse puisqu’il y a deux ans, leur BNC moyen mensuel était de 2 302 euros net.

Moins de 650 euros par mois pour un quart de la profession

Surtout, l’écart des revenus est très important entre les professionnels. « Sur cette moyenne, la moitié des ostéopathes déclarait des bénéfices inférieurs à 18 837 euros par an (1 570 euros par mois) et 25 % gagnaient 7 745 euros sur l’année, soit 646 euros par mois en moyenne pour vivre ! »

Ces résultats traduisent un marché du travail saturé puisque près de 22 500 ostéopathes étaient en activité au 1er janvier 2015, selon le registre des ostéopathes de France (ROF), dont 12 500 professionnels exclusifs, environ 8 000 kinésithérapeutes et quelque 2 000 médecins.

« L’arrivée de plus de 1 500 étudiants en 2014 accentue un déséquilibre entre le nombre d’ostéopathes et les possibilités de patientèle, observe l’UFOF. Ce déséquilibre se répercute sur les revenus de la profession. »

Avec l’arrivée d’une nouvelle génération de professionnels, la moyenne d’âge des ostéos exclusifs est d’environ 40 ans, explique Dominique Blanc, président de l’UFOF.

Bientôt un effet de la réforme ?

Tous les ostéopathes exclusifs ne sont toutefois pas en difficulté puisqu’un quart d’entre eux ont gagné 4 197 euros par mois en 2014.

De leur côté, les médecins ostéopathes ne sont pas autant impactés par la saturation du marché et n’enregistrent pas de baisse de leur chiffre d’affaires. « Les médecins ostéopathes ont un savoir-faire qui les préserve un peu et les dossiers les plus compliqués arrivent toujours chez eux », commente le Dr Marc Baillargeat, président d’Ostéos de France.

L’UFOF espère que la réforme de la formation en ostéopathie (réduction du nombre d’écoles et quotas d’étudiants) permettra de réduire durablement le nombre de professionnels et donc d’améliorer leurs revenus. « Il faudra sans doute une dizaine d’années pour retrouver une situation normale », prédit Dominique Blanc.

* A titre de comparaison, le BNC moyen d’un médecin généraliste était de 72 000 euros (secteurs I et II) en 2013 selon la CARMF.

Source : lequotidiendumedecin.fr