Bien que virtuel, le congrès de l’American Diabetes Association (ADA) qui s’est tenu mi-juin a produit quelques bonnes nouvelles. Avec notamment, les résultats d’une étude portant sur ce qui pourrait bien devenir le graal pour les diabétiques de type 2 insulino-traités : l’insuline basale hebdomadaire.
Le principe de cette insuline hebdomadaire (icodec, laboratoire Novo Nordisk) repose sur une liaison à l’albumine permettant une libération très prolongée. Elle a été comparée, dans un essai randomisé de phase 2 de 26 semaine, à l’insuline basale de référence, la glargine 100 en injections quotidiennes, chez des 247 diabétiques de type 2 (DT2) naïfs d’insuline et insuffisamment contrôlés par metformine +/- inhibiteurs de la DPP4. Les résultats mettent en évidence une efficacité hypoglycémiante et un profil de tolérance comparables.
Ainsi, l’insuline hebdomadaire fait aussi bien que la glargine 100 sur le critère principal, à savoir l’évolution de l’HbA1c. De plus, le nombre de patients sous les valeurs cible de 7 % et 6,5 % d’hémoglobine glyquée, était comparable, tout comme les valeurs de glycémie à jeun et la prise de poids, d’environ 1,5 kg.
Concernant les hypoglycémies, « on aurait pu craindre qu’il y en ait plus dans la mesure où l’on ne peut adapter les doses, souligne le Pr Bernard Bauduceau, diabétologue et membre de la Société francophone du diabète. Or, le fait que les différences ne soient pas significatives est plutôt encourageant. » Il faudra néanmoins attendre les études de phase 3 comparant cette insuline hebdomadaire avec les analogues ultra-lents de l’insuline dits de seconde génération (glargine 300 et dégludec) et « s’assurer qu’elle ne provoque pas significativement plus d’hypoglycémies » tempère le Pr Alfred Penfornis, chef du service de diabétologie (CH Sud Francilien, Corbeil-Essonnes)
A ce stade, l’espoir est réel pour les diabétiques de type 2, dont 20 % sont sous insuline. Outre le fait que cela pourrait vaincre la réticence habituelle à la mise sous insuline, « l’intérêt d’une insuline hebdomadaire est avant tout celui de l’observance, assure Bernard Bauduceau. Les malades diabétiques de type 2, dont 500 000 sont sous insuline en France, y gagneraient aussi en confort ».
L’intérêt semble moindre pour les diabétiques de type 1 sous basal-bolus, qui ont souvent d’importantes variations dans leurs besoins en insuline selon les jours et doivent de tout manière s’injecter au moins trois bolus d’insuline quotidiens.
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