En bonne santé !

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Publié le 29/03/2018

Comment se porte la néphrologie en 2018 ? Le contenu de ce numéro spécial témoigne de sa bonne santé.

Les connaissances scientifiques progressent dans de nombreux champs de notre spécialité. Le démembrement génotypique de la maladie rénale polykystique héréditaire réalisé grâce à la cohorte française Genkyst permet de mieux comprendre la grande variabilité phénotypique de la maladie. L’identification des facteurs antiangiogéniques secrétés en excès par le placenta des femmes développant une prééclampsie ouvre des voies à la prévention. Grâce à une nouvelle classification simple de la néphropathie à BK virus, il devrait être possible de mieux prévoir le risque de perte du greffon et d’évaluer les stratégies thérapeutiques. Enfin, avec 3 000 patients inclus, dont la moitié sont suivis depuis plus de deux ans, l’étude CKD-REIN constitue une mine très riche d’informations qui devraient à terme améliorer considérablement notre connaissance de la maladie rénale chronique.

Des avancées thérapeutiques significatives nous sont annoncées dans le domaine de l’anémie d’origine rénale et de l’HTA résistante.

Nos pratiques professionnelles vont être impactées par de nouvelles recommandations ou études. C’est la mise à jour en 2017 des KDIGO sur la prise en charge des troubles minéraux et osseux de la maladie rénale chronique, qui insiste sur l’évaluation simultanée de la calcémie, de la phosphatémie et du taux de la PTH sérique, nécessaire pour établir la stratégie thérapeutique. Ce sont aussi les résultats d’une étude française qui a montré que l’on pouvait regreffer sans risque les patients ayant développé un syndrome lymphoprolifératif lors d’une première greffe, ou encore une réflexion sur la personnalisation de la période d’attente nécessaire (ou non) chez les candidats à la greffe ayant présenté un cancer.

Notre environnement évolue autour de la transplantation rénale, dont le développement, devenu prioritaire, est inscrit dans tous les projets régionaux de santé 2013-2017 ainsi que dans l’ambitieux plan greffe 2017-2021. Il reste à espérer que les moyens engagés seront à la hauteur des besoins, en particulier en ressources humaines pour toutes les structures impliquées dans le prélèvement et la greffe. Un autre espoir est que les greffes à partir d’un donneur vivant, qui donnent aujourd’hui les meilleurs résultats quant à la survie des greffons, se voient offertes aux patients et à leurs proches dans tous les centres de greffe du pays, ce qui permettrait d’en augmenter considérablement le nombre.

Notre collaboration avec les associations de malades est ancienne et fructueuse, et nous nous réjouissons de l’évolution de la Fédération nationale d’aide aux insuffisants rénaux, qui, après 46 ans d’existence à nos côtés, change de nom pour améliorer sa visibilité et prendre un virage numérique indispensable à l’amélioration de ses actions au service des patients. Nous souhaitons donc une belle réussite à France Rein.

CHRU de Nancy

Pr Michèle Kessler

Source : Bilan Spécialiste