« Le Quotidien » est allé à la rencontre de médecins libéraux et hospitaliers de toutes origines et a abordé avec eux la question du rejet de soins fondé sur l’origine du soignant. Verbatim.
« À mes débuts, j’ai parlé en arabe – ma langue d’origine – à certains patients en pensant que cela pourrait faciliter l’entretien : j’ai entendu dire "je ne veux pas d’un médecin du bled, je suis en France, je veux un médecin français". »
« Même certains étrangers me demandent d’où je viens. Je préfère dire que je suis Antillais que Sénégalais. »
« Parfois, je me fais traiter de Gaulois, quand je refuse la présence systématique d’un traducteur chez les patients qui maîtrisent assez le français pour que je les comprenne. »
« On me demande quand le docteur va passer, parce qu’une femme noire à l’hôpital, c’est avant tout une aide soignante. »
« En remplacement en ville, je me souviens d’une femme qui m’a accueilli avec un : "ah, on ne savait pas que vous étiez comme ça". »
« Je n’utilise l’arabe dans mes consultations que lorsqu’on m’insulte dans ma langue, et seulement pour dire que ce n’est pas une manière de parler aux soignants. »
« Votre nom, c’est quand même pas très catholique. »
« Mon père a payé ses impôts en France toute sa vie, il peut au moins être soigné par un médecin français. »
« C’est parce que vous êtes blanc que vous ne comprenez pas que nous on peut souffrir de tout notre corps. Vous les blancs qui n’avez mal qu’à un endroit. »
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