L’urbanisation des systèmes d’information passe par la construction de standards. Celle-ci a été élaborée par des experts IHE. Chaque année, IHE, qui a démarré en 1998 avec le domaine radiologie organise un connectathon, le marathon de la connectivité (le premier a eu lieu en 2001) en invitant les éditeurs à tester l’interopérabilité des systèmes de santé dans une région du monde (Nord Amérique, Europe ou Japon). Ensuite, les éditeurs et les utilisateurs participent ensemble à la rédaction des profils d’interopérabilité IHE. Plusieurs standards qui apportent un langage commun et des briques d’interopérabilité ont été construits : HL7, DICOM, HPRIM. Eric Poiseau, ingénieur de recherche à l’Inria de Rennes, est le père de Gazelle, une plateforme de tests d’interopérabilité désormais utilisée dans le monde entier. À quoi sert un standard ? Selon l’ingénieur, il apporte un langage commun, des briques d’interopérabilité, des références. Par rapport à ce cadre, IHE propose des spécifications qui sont implémentées par les vendeurs, puis testées au Connectathon.
Marathon de la connectivité
Ce marathon de la connectivité se passe dans des grands hangars durant une semaine. Les industriels y envoient leurs plus fins limiers (informaticiens) pour y tester leurs logiciels. Pourquoi ? Réponse de l’ingénieur : « Tant qu’une société n’a pas testé son produit, elle ne sait pas si ce dernier va marcher ou pas. » Idem pour le client qui opère son choix en fonction de la qualité métier, mais pas de l’interopérabilité. A l’achat du dispositif, la qualité de l’image IRM prévaut, mais pas forcément sa capacité à communiquer des images via DICOM. Pour autant, si par malheur le matériel acheté n’implémente pas correctement le standard, il n’y a aucune garantie que les échanges entre machines fonctionnent. « Mon rôle à l’lnria est d’inciter les chercheurs à adopter les standards », conclut Éric Poiseau. Le transfert vers l’industrie des développements réalisés dans le cadre des projets de recherche nécessite la mise en place de bonnes pratiques de dévelopement (mise en place de test, gestion des versions, intégration continue, interopérabilité). « FHIR apporte de nouveaux protocoles d’échanges qui vont venir compléter les protocoles existants. Le danger est de vouloir remplacer tous les messages existants par des messages FHIR, ce qui serait contre-productif », explique Éric Poiseau. Quant aux éditeurs interrogés, tous font l’éloge de ce standard. •
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