Fallait-il faire émerger des limbes la pièce de Tennessee Williams, Soudain l’été dernier ? Elle n’avait pas été représentée depuis des lustres sur une grande scène parisienne. Ce n’était peut-être pas seulement par effet de mode. Ici tout paraît daté, dominé par un psychologisme freudien pour les nuls. Le pitch de la pièce peut aisément se résumer. Qui est Sébastien, fils d’une très riche veuve américaine et mort dans des conditions suspectes ? Le puzzle se construit peu à peu comme dans une fiction TV classique. Aucun subterfuge ne nous est épargné, pas même le sérum de vérité administré à l’héroïne pour lui faire accoucher de (sa) vérité dans un long monologue qui clôt la pièce. L’homosexualité, la frustration, le mirage de la création comme sublimation irriguent la pièce. Mais ces thématiques en 2017 sont transparentes et non plus opaques comme au moment de la création de la pièce. Certes, une très belle scénographie riche de sens captive le regard. Une jungle folle s’est installée sur la scène du théâtre. Mais si les textes sont des personnages comme l’écrit Stéphane Braunschweig, le metteur en scène et directeur de l’Odéon, l’inverse n’est peut-être pas vrai. Bref un spectacle riche pour une pauvre pièce qui ne méritait pas de sortir de l’ombre à la lumière.
Soudain l’été dernier de Tennessee Williams, mise en scène et scénographie de Stéphane Braunschweig, Odéon-Théâtre de l’Europe, jusqu’au 14 avril, Théâtre du Gymnase de Marseille du 25 au 29 avril.
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