Les amoureux du théâtre seront comblés avec ce Fanny et Alexandre d'Ingmar Bergman de haute volée proposé à la salle Richelieu. Difficile en effet de résister à ces mises en abîme où la troupe de la Comédie-Française interprète une famille de comédiens donnant un spectacle de Noël ou répétant Hamlet. Difficile de ne pas être emporté par les adresses au public qui rythment le spectacle ou par les morceaux de bravoure offerts aux comédiens comme la mort « en direct » du patron de la troupe dans un fauteuil au cœur de la maison de Molière. Julie Deliquet excelle dans la direction de ces grands mouvements collectifs où l'essentiel n'est pas l'action, l'intrigue mais l'échange des sentiments, le je-ne-sais-quoi, le presque-rien, la mélancolie du temps qui passe à la manière d'un Tchekhov lors de la première partie. Après l'entracte, la fiction prend le relais. Et l'on est alors moins convaincu par l'adaptation du texte qui flirte avec le style de la dramatique télé. Les personnages relèvent en effet plus de la figure que du caractère complexe évoluant au fil de la pièce. À défaut d'une grande pièce, la jeune Julie Deliquet signe un très beau spectacle, intelligent, riche d'ambition et de réflexion sur l'esprit du théâtre et comme le signale Eric Ruf, le scénographe de la pièce et par ailleurs administrateur de la Maison, « elle ne pouvait le faire qu'à la Comédie Française ».
Fanny et Alexandre d'Ingmar Bergman, mise en scène de Julie Deliquet, en alternance Salle Richelieu, jusqu'au 16 juin 2019.
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