Y a-t-il plus grand luxe que de contempler chez soi les fameuses vues du Mont Fuji d'Hokusai ? Elles se déploient et se déplient l'une après l'autre. Et se livrent à l'amateur qui plonge ainsi son regard entre l'éternel incarné par le Mont Fuji et l'éphémère des « choses de la vie » illustré par les activités humaines. Un livret, tiré à part, procure les informations indispensables. On y apprend ainsi que le grand dessinateur s'inscrit dans le mouvement ukiyo-e défini par Asai Ryôi comme « vivre uniquement le moment, présent, se livrer tout entier à la contemplation de la lune, de la neige, de la fleur de cerisier et de la feuille d'érable ; chanter des chansons, boire du vin, se divertir juste en se laissant flotter, flotter… comme une calebasse sur la rivière, c'est ce qui s'appelle le monde flottant [l'ukiyo]. Avec Hokusai toutefois, le paysage s'invite pour la première fois au premier plan de la scène.
En ces temps de déchirure, l'invitation au flottement, à se laisser bercer, porter, rencontre un vrai désir, celui de la sérénité. On n'en oublie pas pour autant, le danger de se laisser submerger par la grande vague de Kanagawa. Ici aussi le tsunami menace. Mais il est de papier et en couleurs.
Hokusai Les trente-six vues du mont Fuji, Amélie Balcou, éditions Hazan, 29,95 euros.
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