128 consultations (dont 40 visites) en 38 heures, 9 arrêts de travail, 28 renouvellements d’ordonnance, 5 courriers d’adressage à un confrère mais aussi une injection de ceftriaxone, un ECG pour hypokaliémie ou encore une extraction de cérumen à la poire… Michaël, généraliste installé dans le Pas-de-Calais depuis 2015, a effectué un relevé détaillé d’une semaine de son exercice et l’a publié sur son blog le week-end dernier. « Cela faisait un moment que je me disais qu’il fallait que je fasse un relevé pour évaluer mon activité », confie le praticien de 31 ans. Mais aussi pour pouvoir expliquer aux gens ce qu’est son métier. « Souvent, nous avons un avis sur les métiers que nous n’exerçons pas », note @mimiryudo (son nom sur Twitter) en préambule de son article.
Démonter les idées reçues
« Ce n’est pas si évident d’expliquer ce que l’on fait en tant que médecin généraliste. On sait qu’on ne fait pas que des gastros ou des rhumes. On a aussi l’impression qu’on fait beaucoup de renouvellements. Ce que j’ai remarqué c’est que seulement quatre personnes ont consulté pour ce seul motif », explique Michaël. « On voit bien que ce n’est pas notre activité principale et qu’on a une activité de fond de suivi, de prévention, de gestion des petites urgences. On retire des fils, on fait des ECG… », souligne-t-il. Diffusé la même semaine, le reportage de France 2 sur les arrêts maladies frauduleux a conforté le médecin dans sa démarche.
« C’était une semaine assez exceptionnelle », précise Michaël. La semaine qu’il a analysée étant la dernière avant les vacances scolaires, son activité a été plus importante que la moyenne. « J’ai fait plein de visites, beaucoup plus que d’habitude », observe-t-il. « En termes d’actes, c’était une semaine assez sympa », relève-t-il encore. En moyenne, le praticien tourne à 100 consultations par semaine. Un volume qui convient au généraliste. « Je travaille quatre jours par semaine, donc 25 patients par jour c’est bien. Ma plage horaire est assez large pour que je n’aie pas à travailler le mercredi et le samedi », indique-t-il.
Mise en perspective
Avec le recul, ce relevé d’activité met en perspective certains aspects de son activité. Michaël a réalisé qu'il avait effectué beaucoup (17 sur 128) de consultations sur des proches de ses patients profitant de sa présence. Ces patients auront représenté 13 % de son activité cette semaine-là.
« Je me suis rendu compte que j’écrivais très peu de courrier d’adressage à des confrères », remarque aussi Michaël. « On parle beaucoup de travail en réseau mais globalement, en médecine générale, on se débrouille très souvent seul car cela ne nécessite pas d’avoir d’avis », poursuit le praticien qui indique que sur les cinq courriers rédigés, trois étaient des « courriers de politesse pour des patients déjà suivis ».
Enfin, cette évaluation de sa semaine de travail aura aussi donné des idées à Michaël. 9 % de ses consultations ayant été des réévaluations de viroses, le généraliste songe à coller une affiche dans sa salle d’attente pour « expliquer que de continuer à tousser ou à avoir de la fièvre quelques jours est normal ». « J’aurais bien aimé avoir moins de réévaluations, même si je comprends que les patients reviennent », confie le praticien.
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