Il est le nouveau directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire. Jérôme Jumel a été nommé le 15 février dernier en Conseil des ministres. Deux semaines après sa prise de fonction, l’ancien directeur adjoint du cabinet du ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées, a organisé lundi 13 mars une conférence de presse pour présenter les priorités de son mandat et aborder les questions d’actualité.
Et l’un de ses premiers dossiers est la mise en place, début avril, de la loi Rist (adoptée en 2021), laquelle prévoit un encadrement de l’intérim médical. « Une loi nécessaire pour l’équité entre hospitaliers et la juste répartition des gardes et astreintes », explique Jérôme Jumel, qui parle de « dérives comme une garde de 24 heures payée 3 500 euros au Mans ». La part moyenne des intérimaires au niveau régional dans les unités de médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) est de 25 %, a-t-il renseigné. Une charte est d’ailleurs en cours de rédaction « avec les autres ARS pour garantir des conditions identiques sur tout le territoire et… pour éviter les fuites », explique le nouveau directeur de l'ARS, qui regroupe les départements de Loire-Atlantique, de Maine-et-Loire, de la Mayenne, de la Sarthe et de la Vendée.
Un plan régional de santé inspiré du CNR
Le nouveau directeur général de l’ARS PDL a rappelé que le ministre de la Santé a inauguré le Conseil national de refondation (CNR) santé depuis la région le 3 octobre 2022 au Mans (Sarthe), avant une deuxième journée de travail une semaine plus tard à Craon (Mayenne). À l’issue de ces discussions, 41 actions ont été retenues et seront utilisées par l’ARS pour son plan régional de santé (PRS) pour cinq ans, lequel sera dévoilé au mois de juin.
Le cabinet de Jérôme Jumel avance « des propositions autour du guichet unique avec une offre de conciergerie pour favoriser l’installation, une plateforme pour trouver un médecin traitant pour les personnes en affection de longue durée ou encore une pédagogie dès le jeune âge pour que les citoyens appellent le 15 avant de se rendre aux urgences ».
Une consultation citoyenne est par ailleurs lancée ce lundi 13 mars, invitant les Ligériens à répondre en ligne à cette question : « Comment améliorer la santé et l’autonomie de toutes et tous en Pays de la Loire ? » L'enquête sera close le 23 avril prochain.
SAS, CPTS, assistants médicaux…
Comme solutions pour un meilleur accès aux soins, Jérôme Jumel cite « la coopération, les maisons de santé, l’exercice coordonné, les délégations de tâches, les réseaux de santé, les assistants médicaux… » Et également « former beaucoup plus d’infirmiers de pratique avancée » pour apporter « plus de soins à la population ».
Les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), elles, seront « débureaucratisées », de manière à « donner plus de marge de manœuvre aux acteurs de ces structures », assure-t-il. Le nouveau directeur compte utiliser le Fonds d’intervention régional (Fir) pour « soutenir les innovations dans les territoires et la coopération entre professionnels, ainsi que les élus locaux ». Le Service d’accès aux soins, comme celui de Nantes, financé par la région, est « à valoriser ». Un nouveau zonage médecin est en cours d’élaboration pour « lutter contre les déserts médicaux et être plus incitatifs ».
Vers des pénalités pour les poseurs de lapin ?
Côté médico-social, la feuille de route du ministre Jean-Christophe Combe sera dévoilée au mois de mai, a rappelé Jérôme Jumel. La priorité sera de « soutenir le souhait de pouvoir vieillir à domicile » et de « lutter contre les maltraitances en assurant la qualité des soins par les inspections et apporter des réponses lors des signalements ». Sur le handicap, il entend « inclure et accompagner les transformations de l’offre des services pour accéder aux salles de classe, l’emploi ordinaire… »
Jérôme Jumel a également abordé la question des rendez-vous non honorés, « un véritable enjeu lorsqu’on parle de gagner en temps médical ». Il indique que « des réflexions, plutôt au niveau national, ont lieu pour essayer d’avoir une contrepartie financière, soit une pénalité, pour les personnes qui ne se présenteraient pas à leur rendez-vous médical. » Mais, précise-t-il, « il existe également des incitations plus positives pour sensibiliser les patients et prévenir ».
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature