Les résultats de l’enquête nationale IFOP-JNA 2018, dévoilés, à l’occasion de la 21e édition de la Journée nationale de l’audition de ce 8 mars, révèlent que plus d’un Français sur quatre souffre d’acouphènes et que les jeunes sont particulièrement concernés
L’enquête Iresse un tableau de la réalité de la déficience auditive et des symptômes ORL que sont les acouphènes et l'hyperacousie : 82 % des personnes interrogées déclarent avoir déjà eu des difficultés à comprendre des conversations lorsqu’il y a du bruit. Le pourcentage s'élève à 92 % chez les 15-25 ans.
Un Français sur 4 devrait faire vérifier son audition
Ces gênes auditives qui mériteraient une consultation ORL ne semblent pas préoccuper les personnes concernées. En effet, 2 Français sur 3 n’ont jamais effectué de bilan complet chez un médecin ORL et près de 4 sur 5 (78 %) des moins de 35 ans. De plus, pour la première fois, un test de l’audition a été proposé aux participants du panel IFOP. Ce test auditif a été réalisé à titre indicatif afin d’évaluer la qualité de l’audition des répondants sur la base d’une série de tests audio. Ce dépistage révèle que 24 % des Français ont une audition qui mériterait d’être vérifiée par un bilan auditif complet chez le médecin ORL : 33 % chez les 25-34 ans et 39 % chez les retraités.
Entre 2 et 4 millions de Français sont concernés
Selon les résultats de cette enquête, 28 % de la population française ressent actuellement des acouphènes. En extrapolant, on peut estimer qu’entre 14 et 17 millions de Français souffrirent de ce symptôme dont entre 2 et 4 millions en permanence. La première des causes évoquées pour la survenue d’acouphènes est un traumatisme sonore lors de la vie courante et des loisirs. Si pour un grand nombre, ces symptômes ont été momentanés, pour 4 personnes sur 10 souffrant d’acouphènes, une perte auditive est associée (31 % à un faible niveau et 9 % à un niveau important). Les jeunes sont particulièrement concernés par une déficience auditive associée : 9 % des 15-17 ans déclarent une perte auditive importante. Les 25-34 ans semblent aussi les plus impactés par les effets des acouphènes sur leur vie. L’effet le plus notable concerne leur vie sociale. L’impact sur le moral et le comportement est également plus important pour cette tranche d’âge que pour l’ensemble des personnes concernées : irritabilité 43 %, anxiété 37 %
Seulement 34 % ont consulté un généraliste
Seul un tiers des personnes ressentant des acouphènes en ont parlé à des professionnels de santé (proportion encore plus faible pour les moins de 35 ans). Le médecin généraliste est le plus consulté (34 %) juste devant l'ORL (29 %). Un patient sur deux ayant consulté ne se voit proposer aucune solution.
« En fait, il n’existe pas de traitement curatif. La prise en charge des acouphènes consiste essentiellement à faire que le patient les supporte mieux et souffre moins. Cette prise en charge est souvent compliquée, chronophage… Les thérapies cognitivo-comportementales, les prothèses auditives dans certains cas, et l’enrichissement sonore peuvent améliorer le patient. Il n’existe pas de traitement médicamenteux », a souligné le Dr Alain Londero (ORL, HEGP) La JNA en partenariat avec l’association France Acouphènes profite de cette journée nationale pour mobiliser et mener une réflexion sur la reconnaissance des acouphènes et de l’hyperacousie comme handicaps invalidants.
Pour en savoir plus : www.journee-audition.org
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