Kean, cet acteur anglais fantasque imaginé par Alexandre Dumas, est un héros de notre temps. Il pète les plombs lors d'une représentation de charité comme n'importe quel chanteur de rap. N'imagine pas de frontière entre vie privée et vie publique. Le jeu comme la séduction sont des activités à temps plein. Comment bien sûr lui résister lorsqu'il interprète les chefs d'oeuvre de Shakespeare? Ici la scène est un monde et le monde une scène de théâtre... Avec l'adaptation de Jean-Paul Sartre, les plus grands ont souhaité incarner Kean depuis Pierre Brasseur jusqu'à Jean-Paul Belmondo sans oublier Jean-Claude Drouot. Assumer la relève après les numéros de ces monstres sacrés exige une folle inconscience. Et Alain Sachs n'a pas totalement gagné son pari avec cette recréation. On aurait aimé davantage de folie et un peu moins d'esprit boulevard dans le jeu avec des comédiens peut-être encore trop jeunes pour ces rôles. Mais les costumes somptueux, les changements de décors à vue, la magie du verbe même s'il a un peu vieilli emportent chaque soir le public qui découvre là une ode au théâtre, aux comédiens et aux enfants du paradis...
Kean d'Alexandre Dumas, adaptation de Jean-Paul Sartre, mise en scène d'Alain Sachs, Théâtre 14 jusqu'au 23 février.
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