La comédie est amère. Alors que la belle aubergiste est courtisée entre autres par un noble déclassé, un riche bourgeois, un serviteur énamouré, le spectateur s'interroge à la fin du spectacle sur la circulation du désir et l'absence du principe de plaisir dans cette Locandiera mise en scène par Alain Françon. Alors que l'on parle d'amour en permanence dans la pièce, la chair est quasiment absente sur le plateau. La faute à l'argent, bien sûr, le fluide principal qui gouverne au corps et au coeur. Pas de place pour la mélancolie, l'aubergiste doit assurer par la maîtrise du mot, du verbe pour attraper ou se débarraser de ses soupirants. Pourtant comme le dira plus tard Alfred de Musset, on ne badine pas avec l'amour. Alain Françon privilégie l'analyse au supplément d'âme, au souffle de vie. Les comédiens apportent toutefois leur fantaise. Mention spéciale à Michel Vuillermoz qui avec un simple hochement de tête au début du spectacle incarne avec brio tout au long son personnage. Alors même si le spectacle n'atteint pas les sommets de la Trilogie de la villégiature montée par Alain Françon, cette auberge mérite d'être visitée.
La Locandiera de Carlo Goldoni, mise en scène d'Alain Françon. Comédie-Française, salle Richelieu jusqu'au 10 février 2019.
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