Il était une fois au XIVe siècle une période bénie pour les femmes, celle des béguines. Dans le quartier du Marais à Paris se trouvait une institution unique en France marquée par une enceinte, le grand béguinage de Paris, fondé par Louis IX, saint Louis (1214-1270). Ainsi pendant près d'un siècle, jusqu'à la condamnation des Templiers ordonnée par Philippe Le Bel, dans ce quartier et dans les lieux alentour, ces femmes protégées par le roi, refusaient le mariage comme le cloître. Elles avaient le loisir de prier, travailler, étudier et de circuler dans la cité à leur guise. Elles disposaient de leurs biens et pouvaient les transmettre à leurs soeurs. Surtout elles n'avaient aucun compte à rendre aux hommes. C'est la fin de cette période que l'écrivaine Aline Kinner retrace de façon romancée dans son dernier livre La nuit des béguines : Maheut, une jeune femme rousse (cette couleur est l'incarnation du diable à cette époque!), qui a subi un mariage forcé, est recueillie par l'intendante Ysabel, veuve et herboriste. La jeune femme a un lien avec Marguerite Porette, cette femme de lettre mystique, qui a écrit un livre Le miroir des âmes simples, qui ne plaît pas à l'Eglise ni au roi et pour lequel elle sera brûlée vive. Ce livre est le fil conducteur de ce récit très documentée qui plonge le lecteur au coeur du Moyen Age. Le pouvoir de l'époque pressent déjà qu'un tel écrit peut le mettre en danger. La menace guette partout et pour tous. Au-delà de la suspicion, chaque personnage devra tirer son épingle du jeu. Un suspens garanti à une époque fascinante.
La nuit des béguines, Aline Kiner, éditions Liana Levi, 328 pages, 22 euros. Pour plus de détails, consulter la vidéo de l'auteure : https://www.youtube.com/watch?v=qst3wLWZINM
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