La page Maudrux se tourne, le Dr Lardenois, médecin généraliste, prend les rênes de la CARMF

Un généraliste secteur I succède à un chirurgien urologue secteur II ! C’est l’épilogue d’un feuilleton à rebondissements à la tête de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (CARMF).

À l’issue d’un conseil administration extraordinaire, ce vendredi soir, le Dr Thierry Lardenois, généraliste en Moselle, vient d’être élu à la présidence de la caisse de retraite des médecins, succédant au populaire Dr Gérard Maudrux dont le « règne » aura duré 18 ans... Cette élection n’est pas une surprise, le Dr Lardenois, premier vice-président, faisait figure de favori depuis quelques semaines.

Le 4 novembre, le Dr Gérard Maudrux, 66 ans, avait annoncé lui-même sa démission de la présidence de la CARMF, dans un courrier aux administrateurs. L’urologue à la retraite quittait un poste auquel il avait été réélu une nouvelle fois le 12 septembre dernier, dans des conditions juridiquement contestables. « Je jette l’éponge n’ayant pas l’habitude des combats inutiles, et cela évitera conflits et recours. Il fallait bien que je parte un jour, voilà qui sera fait », expliquait alors le Dr Maudrux.

Fin de partie

Le 12 septembre en effet, à la surprise générale, le conseil d’administration de la CARMF avait porté une nouvelle fois à la présidence le Dr Maudrux, au mépris d’un décret interdisant cette hypothèse (limitation de la durée totale du mandat du président à trois ans renouvelable deux fois et interdiction des membres cooptés au conseil d’administration).

Sur la foi de ce décret, la mission nationale de contrôle (MNC, qui dépend du ministère) avait alors suspendu pour 40 jours toutes les décisions du conseil d’administration du 12 septembre et au premier chef l’élection du président.

Las de ce bras de fer procédural, le Dr Maudrux avait donc choisi de tirer sa révérence, une fois pour toutes. Deux jours après cette démission « forcée » de Maudrux, le ministère enfonçait le clou, par le biais du directeur de la Sécurité sociale (DSS), en annulant « au motif d’illégalité » l’élection du Dr Maudrux à la tête de la CARMF, mais aussi celle des autres membres du bureau et l’ensemble des décisions du nouveau conseil d’administration.

« Je ne me fais aucune illusion en ce qui concerne la décision des adversaires de la démocratie qui ont tous les pouvoirs, y compris le droit à l’injustice et à la discrimination », a écrit le Dr Maudrux, amer, dans son courrier aux administrateurs, se déclarant « content de quitter ce monde glauque ».