Voilà un effet colatéral du Brexit dont le NHS britannique n'avait vraiment pas besoin. Le nombre des infirmières et des infirmiers européens postulant pour travailler dans le système de santé public britannique a diminué de 90% depuis le vote pour la sortie de l'UE, laissant craindre un manque d'effectifs dans un secteur déjà sous pression.
Selon les chiffres du Conseil des infirmiers et des sages-femmes (NMC), 101 infirmières et infirmiers européens ont été nouvellement inscrits au registre du NHS en décembre 2016. Ils étaient 1.304 en juillet. Après des années de hausse continue, le nombre des inscriptions a diminué tous les mois depuis le vote le 23 juin 2016 des Britanniques en faveur d'une sortie de l'UE. Par ailleurs, 318 infirmières ont quitté les registres du National Health Service en décembre, contre 177 en juin.
"On voit les premiers signes d'un changement depuis le référendum sur l'UE et il est de notre responsabilité que le public soit informé", a expliqué à l'AFP Jackie Smith, directrice générale du Conseil des infirmiers et des sages-femmes. La tendance à la baisse inquiète les professionnels du secteur, d'autant que les tests de langue ont été renforcés l'année dernière. "C'est très préoccupant puisque nous traversons déjà une crise au niveau des effectifs. 24.000 postes d'infirmiers étant vacants au Royaume-Uni, le NHS ne pourrait tout simplement pas fonctionner sans le personnel européen", estime Janet Davies, directrice du Collège royal des infirmières.
En 2013, après plusieurs incidents dans les hôpitaux publics liés aux sous-effectifs, le Royaume-Uni avait déclenché une vaste campagne de recrutement, notamment en Espagne et en Grèce, pour pallier le manque d'infirmiers. Le nombre des personnes y travaillant issues de l'Espace économique européen (EEE, les 28 Etats membres de l'UE plus la Norvège, l'Islande et le Liechtenstein) a ainsi augmenté en trois ans de 16.798 à 38.661.
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