VOS MALADES ONT LU
« Le Point », 19 janvier
Les psychiatres et les criminologues s'interrogent ? Et si les images pornographiques n'avaient pas que des « vertus cathartiques » et « pédagogiques », mais pouvaient aussi exercer une influence sur la criminalité sexuelle ? C'est un véritable « tabou » que ces spécialistes, relayés par « le Point » et approuvés par Ségolène Royal, sont en train de lever, tant la fonction de soupape de la pornographie était ancrée dans les esprits au point de devenir un dogme pour beaucoup. Les arguments en faveur des effets criminogènes de la nouvelle pornographie ne manquent pas. « Le Point » relève avec les experts que quelques-uns des plus grands criminels de ces dernières années étaient « des consommateurs effrénés de pornographie violente ». Il note que « le viol et la soumission sont devenus les thèmes dominants de la production pornographique actuelle », par ailleurs plus « abondante et variée » que jamais. Et l'établissement d'un « lien entre violence et jouissance sexuelle », tel que le met en scène de façon répétitive l'industrie du X, serait particulièrement dangereux pour les adolescents ; « toutes les études conduites sur les grands prédateurs sexuels », dont ceux qu'a suivi le Dr Jean-Pierre Bouchard à l'unité pour malades difficiles de Cadillac, le montrent. Ce psychologue, interrogé par l'hebdomadaire, souligne d'ailleurs que l' « on assiste aujourd'hui à un incroyable rajeunissement des agresseurs sexuels » ; ces derniers semblent « agir selon des règles qu'ils croient partagées où la violence serait la valeur première des normes sexuelles ».
La migraine soignée, mais pas vaincue
« Notre Temps », février 2001
On l'annonçait vaincue il n'y a pas si longtemps, lors de l'apparition d'une nouvelle classe de médicaments, mais la migraine est toujours là, touchant 12 % des Français, une femme sur cinq entre 30 et 40 ans, coûtant 5 milliards de francs en médicaments et en arrêts de travail, selon les chiffres cités par « Notre Temps ». La revue n'est pas pessimiste pour autant ; elle considère en effet que les migraines bien traitées peuvent être « vaincues ». Il convient d'abord d'éliminer l'automédication, source fréquente de chronicisation, ensuite de porter un diagnostic aussi précis que possible, enfin de recourir au traitement adapté, établi grâce à une « collaboration étroite entre le médecin et le malade ». Un tableau recense les médications utilisables lors des crises et, dans certains cas, en traitement de fond, tandis qu'un large encadré conduit le lecteur dans les couloirs du « premier service d'urgences céphalées au monde », fréquentés par de malheureux souffrants dont l'une se demande après quarante ans de misère migraineuse, comment il peut se faire qu'on sache aller sur la Lune, mais qu' « on n'arrive toujours pas à soigner ça ! »
La féminisation de la médecine, fait ou problème de société ?
« Biba », février 2001
« Biba » désamorce bien vite l'indignation de ses lectrices, prévisible à la lecture de ce titre : « Y a-t-il trop de médecins femmes ? » En leur renvoyant la colère d'un pédiatre et vice-présidente de l'association des « Médecins femmes » de l'Isère face à ce type de questions. Fait de société, la féminisation de la médecine « s'accompagne d'évolutions par toujours évidentes à gérer » : les femmes médecins optent en effet pour des temps partiels, pour des spécialités sans gardes ni astreintes, voire même s'arrêtent de travailler, la plupart donnant la priorité à leur vie de famille. Si bien que « la qualité de l'enseignement donné aux filles s'en ressent », les enseignants ne comptant guère sur elles et que les garçons sacrifient, eux, leur vie de famille à leur carrière. Mais en fin de compte, faut-il simplement déplorer le manque d'investissement des femmes, ou donner à un nombre plus important de médecins, hommes et femmes, « les moyens de bosser », en fonction de leurs compétences, au lieu de les inciter à « bosser au maximum » et de « pénaliser ceux et surtout celles qui font le choix de travailler à temps partiel » ?
Prix Nobel de médecine : plutôt mérités
« Les Cahiers de science et vie », dossier 100 ans de Nobel
Qui se souvient, chaque année, quand revient la saison des Nobel, des termes dans lesquels celui qui fut marchand d'explosifs a institué les fameux prix ? Ceux-ci sont « destinés aux personnes qui, durant l'année précédente, auront apporté le plus grand bénéfice à l'humanité », une part sur cinq revenant à « la personne qui aura réalisé la découverte la plus importante dans le domaine de la physiologie ou de la médecine ». La revue évoque aussi « la procédure immuable », en partie « mystérieuse », suivie pour sélectionner les nobélisables, puis choisir les Nobel. Entrant plus avant dans le détail d'un siècle de Nobel, la revue se penche en particulier sur « les lauriers d'Hippocrate », qui, au-delà des querelles, suivent finalement d'assez près les « plus grandes découvertes scientifiques du siècle ». Défilent en effet ceux qui ont vaincu ou expliqué des grandes maladies infectieuses, de grands physiologues, les premiers endocrinologues, les découvreurs de vitamines, les premiers généticiens, les découvreurs d'antibiotiques, des immunologistes, puis les biologistes moléculaires, les premiers transplanteurs... Finalement, les erreurs ont été peu fréquentes, surtout si l'on découvre avec la revue qu'Edgar Moniz, couronné par les Nobel comme pionnier de la psychochirurgie, pratique aujourd'hui « lourdement condamnée », était nobélisable depuis des années pour ses travaux sur l'angiographie cérébrale. Reste à savoir si les Nobel auraient dû couronner Freud, souvent proposé entre 1915 et 1938...
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature